ART CONTEMPORAINLa Fiac, Paris, le marché de l’art… Tout sourit à Jennifer Flay

La Fiac, Paris, le marché de l’art… Tout sourit à Jennifer Flay

ART CONTEMPORAINLa directrice artistique de la Foire internationale d’art contemporain est pour beaucoup dans le succès de l’événement parisien…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Pour ses quarante ans, la Foire internationale d’art contemporain (Fiac) de Paris est dans la force de l’âge. La 41e édition de la Fiac était aussi la onzième de Jennifer Flay en tant que directrice artistique. Même parmi ses contempteurs, le monde de l’art contemporain estime que la néo-zélandaise, naturalisée française, est à l’origine du redressement d’une foire moribonde.

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Achevée ce dimanche soir sur un nouveau record de ventes, la Fiac est désormais considérée comme une foire majeure. La preuve à la foire de Londres, Frieze, qui s’est tenu quelques jours avant l’événement parisien. «On y parle beaucoup de la Fiac, c’est une bonne nouvelle, reconnait Jennifer Flay. Depuis deux ans, il y a eu une sorte de bascule en faveur de Paris.»

Paris outragé, Paris libéré

La nomination de Jennifer Flay a coïncidé avec le retour de la Fiac sous la nef du Grand Palais en 2006. «La Fiac est une foire de haut niveau qui peut bénéficier d’un lieu sublime et unique au monde», raconte Jennifer Flay qui estime que ces dernières années, Paris dans son ensemble est «redevenue une référence grâce à son art de vivre, sa restauration, son hôtellerie… Ce qu’on a pu considérer comme passéiste et poussiéreux est redevenu fascinant et attractif.»

L’édition 2014 est en cela un symbole. La Fiac a lancé sa foire satellite «OFFicielle» aux Docks, cité de la mode et du design inauguré en 2012 en bords de Seine. Les amateurs d’art contemporain du monde entier venus à la Fiac ont également pu assister à l’inauguration de la fondation Vuitton et à la réouverture du Musée Picasso et de la Monnaie de Paris. «L’offre culturelle de Paris a été considérablement renouvelée, estime Jennifer Flay. J’ai encouragé les synergies dès mon arrivée. La Fiac seule ne peut pas révolutionner une scène culturelle, mais nous avons fait notre part.»

L’art et la manière

Outre des événements parisiens de premier ordre, la Fiac a également su profiter de l’excellente santé du secteur. «Le marché de l’art a su résister au collapse international grâce à l’action concerté des professionnels qui ont su freiner la spéculation.» Jennifer Flay sait de quoi elle parle. Avant de prendre en main la Fiac, elle avait dû fermer sa galerie à cause de l’envolée faramineuse des coûts de production des œuvres.

Pour que le marché garde son entrain, Jennifer Flay a joué de son influence politique pour faire échouer le projet d’assujettissement des œuvres d’art dans le calcul de l’ISF. Surtout connue dans le milieu, elle pourrait devenir une figure incontournable. Sa sortie pour dénoncer le saccage de l’œuvre de Paul McCarthy sur la place Vendôme a marqué les esprits. Exigeante et travailleuse, mais également affable et très introduite à l’international, Jennifer Flay a une vision ouverte: «L’art est une valeur refuge, mais un refuge moral aussi. L’art embellit la vie.»

Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres depuis 2012, l’ex-galeriste de 55 ans reconnaît sa «satisfaction personnelle d’avoir permis le repositionnement international de la Fiac. En tant que néo-zélandaise naturalisée française, je suis émue de pouvoir rendre un petit peu de ce que la France m’a donné en me faisant confiance.»