MUSIQUEFlavia Coelho, la plus atypique des chanteuses brésiliennes

Flavia Coelho, la plus atypique des chanteuses brésiliennes

MUSIQUEInstallée en France depuis huit ans, Flavia Coelho donne un concert à l’Olympia…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Elle a intitulé son deuxième album Mundo Meu. Son monde à elle, s’il chante en portugais, n’a pas vraiment de frontières. «La musique brésilienne est une musique de mélange. Quand on a cette identité, faire se rencontrer les traditions musicales ou les nouvelles sonorités, c’est parfaitement naturel», explique Flavia Coelho.

Sa version du Forro du Nordeste brésilien lorgne vers le hip-hop. La samba a des accents ragga urbain. Et, ici ou là, on entend des rythmes tsiganes se marier aux chansons africaines. Flavia Coelho hausse les épaules: «Je ne fais pas exprès vous savez.»

La bossa-nova, musique nourricière

Marathonienne des concerts, sa «raison d’être musicienne», Flavia Coelho s’apprête à donner un concert à l’Olympia comme un accomplissement après une longue tournée. La chanteuse brésilienne y montrera l’étendue des talents et la richesse de ses racines musicales.

Parisienne depuis huit ans pour réaliser son rêve de musique, Flavia Coelho est venu à Paris par goût de l’aventure et avec l’instinct qu’ici, elle découvrirait «des oreilles ouvertes.» Finalement, les débuts ont été tout de même compliqués. «Il a fallu expliquer que je ne ferai pas de bossa-nova et pas de pure samba non plus. Je ne renie pas l’héritage de la bossa, qui est une musique que j’adore. Et puis quand je faisais la manche avec ma guitare, Girl from Ipanema est une chanson qui m’a permis de manger.»

Pas peur du métissage

Chanteuse et danseuse de tournées de spectacles brésiliens, Flavia Coelho s’est suffisamment frottée aux clichés pour aujourd’hui décider sciemment de s’en éloigner. «Je n’ai rien voulu faire pour la Coupe du monde alors que j’adore le foot. Je suis toujours un peu triste quand on essaye de réduire le Brésil à quelques images. En musique, c’est pareil, je trouve dommage que certains s’arrêtent à la musique traditionnelle brésilienne. Si vous aimez la bossa-nova, c’est que le métissage ne vous fait pas peur. A partir de là, vous êtes prêts pour ma musique à moi.»

Enfin sûre d’elle et de sa poésie, longtemps cachée derrière son énergie et son sourire radieux, Flavia Coelho ose la mélancolie. Elle chante aussi dans différents dialectes ou argots brésiliens. Elle a achevé son voyage et sa musique n’est pas une simple carte postale, mais un vrai beau carnet de route.