Après Pixar et Marvel, le musée Art Ludique lève le voile sur les secrets du studio Ghibli où furent créés des chefs-d’œuvre tels que Mon voisin Totoro (1988), Ponyo sur la falaise (2008) ou Le conte de la Princesse Kaguya (2014) entre autres grands films signés par Hayao Miyazaki ou Isao Takahata. «Nous voulons faire découvrir au public l'art qui se cache derrière ces films», martèle le directeur du musée Jean-Jacques Launier.

Des références absolues

Avec sa femme Diane, il a gagné la confiance du studio en organisant la sublime exposition Miyazaki-Mœbius à la Monnaie de Paris en 2005. Au programme des dessins du studio Ghibli qui ouvrira ce samedi, des «layouts», dessins préparatoires d'une beauté et d'une précision ahurissantes. «Il s'agit de la référence absolue pour chaque plan d'un film d'animation. Ces croquis se substituent au réalisateur dans le travail quotidien de son équipe, explique Launier. On y voit à la fois le décor, les personnages, le mouvement et les accessoires». Hayao Miyazaki lui-même a dessiné beaucoup de ces planches ajoutant parfois des instructions reconnaissables à sa signature en forme de tête de cochon.

Instinctif ou instructif

La pureté des traits comme la richesse des compositions sautent aux yeux à chaque tableau. «Je considère cet art comme de la poésie dessinée», insiste Jean-Jacques Launier. C’est la première fois que cette exposition créée en Asie sera montrée en Europe. «Bien que nous nous soyons largement inspirés de la scénographie prééxistante, nous avons tout réadapté pour le musée en étroite collaboration avec Ghibli», explique Jean-Jacques Launier. La salle Chihiro avec ses arches ouvrant sur un tableau représentant les bains publics où travaille l'héroïne plonge le visiteur au cœur du film. Les termes art et ludique prennent tout leur sens dans cette salle, réunissant quelques-uns des plus beaux fleurons d'une collection proposant 1300 croquis.

>> Retrouvez les 6 chefs d'oeuvre du studio Ghibli dans notre vidéo ci-dessous

Un guide audio, conçu spécialement pour la France et fourni sans supplément avec le billet d'entrée, est riche en explications précieuses. «Le visiteur pourra ainsi choisir entre une promenade instinctive où il pourra étudier les dessins à son rythme ou éducative où chaque chose lui sera expliquée» dit Jean-Jacques Launier. On s'amuse à y découvrir des précisions savoureuses comme les goûts supposés d'un plat de sushi minutieusement croqué, de quoi mettre en appétit l'animateur qui les dessinera pour l'écran. Le visiteur, lui, sort du musée les yeux brillants avec l'envie de revoir les films au plus vite.