«Sherlock Holmes: Crimes and Punishments», compliment pour l'enquête
JEU VIDEO•Flanqué du docteur Watson, le célèbre détective britannique fait un retour très appréciable dans un jeu vidéo plein de charme...Joel Metreau
A déguster avec un Darjeeling devant le crépitement d’un feu de cheminée. C’est Sherlock Holmes: Crimes and Punishments (sur PC, PS3, Xbox One, Xbox 360 et PC), le dernier titre créé par Frogwares. Ce studio ukrainien s’est spécialisé dans les jeux qui mettent en scène le célèbre détective créé par Conan Doyle. Avec plus ou moins de succès, certains se révélant bancals dans leur réalisation. Ce Crimes and Punishements marque une nette évolution, tant on sent qu’il a été davantage lustré et peaufiné. Aussi bien dans les graphismes qui rendent justice à l'Angleterre brumeuse de la fin du XIXe siècle que dans les dialogues savoureux et finement interprétés en anglais, avec sous-titres français.
«Les amateurs d’enquêtes, de mystères»
De plus, ce Sherlock a de quoi séduire un large public. «On vise autant les hommes que les femmes, c’est un jeu un petit peu à part dans le paysage vidéoludique actuel, qui va intéresser les amateurs d’enquêtes, de mystères, de grandes histoires, et votre arme principale sera votre cerveau», indique à 20 Minutes Olga Ryzhko, productrice associée chez Frogwares. Il arrive qu’il faille viser au pistolet ou battre un marin au bras-de-fer. Voilà pour l’action. La principale activité consiste, lors des enquêtes, à se promener pour récolter des indices et interroger des témoins ou des suspects.
Un Sherlock plus perçant dans « Sherlock Holmes: Crimes and Punishments ». - Frogwares / Focus Interactive
Sherlock Holmes: Crimes and Punishments n’est jamais difficile, à moins de passer à côté d’un élément du décor et de le chercher pendant des heures, si si… Il se parcourt doucement comme on tourne les pages d’un roman policier, au cours des six enquêtes proposées. «Deux d’entre elles sont tirées des nouvelles de Doyle, précise Olga Ryzhko. Il s’agit de Peter le Noir [à lire ici en pdf] et Le manoir de l’abbaye [ici en pdf]. Les quatre autres sont totalement inédites].» De la disparition inexpliquée d’un train au meurtre d’un marin en passant par un phénomène paranormal, la variété des enquêtes est bienvenue.
Dans « Sherlock Holmes: Crimes and Punishments », il faut déduire à partir des indices. - Frogwares / Focus Interactive
Des mini-jeux pour rythmer la progression
Ces affaires s’accompagnent de mini-jeux qui rythment la progression dans l'histoire. On associe des indices pour établir la culpabilité de quelqu'un ou l’innocence d’un autre. On brosse le portrait des personnages en relevant des détails sur leur corps et sur leurs vêtements. On crochète des serrures ou on procède à des analyses chimiques… Grâce à un «sixième sens», Sherlock peut aussi imaginer le déroulement du crime. Une fois l’enquête menée à son terme, une des nouveautés de la franchise: le joueur décide du coupable (quitte à se tromper) et surtout de son châtiment. Dans un élan de mansuétude, on peut laisser filer le criminel. Pourquoi pas?
Dans « Sherlock Holmes: Crimes and Punishments », observer les détails des personnages permet de dresser leur portrait. - Frogwares / Focus Interactive
Sherlock a réussi à s'inscrire dans le monde contemporain grâce à deux adaptations pour la télévision. Pourquoi ne pas avoir suivi le mouvement? «Nous apprécions les séries télé et films qui sont apparus ces dernières années et nous les avons tous regardés en grands fans de Sherlock Holmes que nous sommes, explique Olga Ryzhko. Ils ont réussi à bien combiner les histoires, les techniques d’investigation du héros de Doyle, avec le monde d’aujourd’hui. Mais depuis 2001, nous avons fait le choix de rester dans l’époque victorienne de Holmes, avec son histoire et sa culture du XIXe siècle.» Dommage, pour le prochain jeu vidéo, on espère bien voir une pipe électronique dans la bouche du limier.