JEU VIDEOVIDEO. «Destiny», un blockbuster très big bang bang

VIDEO. «Destiny», un blockbuster très big bang bang

JEU VIDEO«Destiny», le jeu vidéo le plus cher jamais produit, est un shooter rafraîchissant et spectaculaire, dans un décor sublime de science-fiction. Mais moins épique que prévu…
Joel Metreau

Joel Metreau

Les contours de «Destiny» (sur consoles PS4, Xbox One, PS3 et Xbox 360) commencent à se dessiner. On attendait l’ouverture des serveurs lundi: ce blockbuster de la rentrée nécessite d’être connecté à Internet. «Destiny» promettait de marcher sur les pas des MMORPG (jeux de rôle massivement multijoueurs et en ligne). En ne proposant pas seulement les éternels matchs par équipe ou domination de points-clé, mais en parcourant l’aventure parmi les autres joueurs.

La souplesse des fusillades

Dans le secteur encombré et très prisé des shooters, «Destiny» réussit à tirer avec élégance son épingle du jeu. Les fusillades se livrent avec l’impression de belle souplesse et s’avèrent parfois redoutables grâce à l’intelligence artificielle bien équilibrée des adversaires. Cette jouabilité est quasiment identique à celle de la saga «Halo», qu’a créée le studio américain Bungie, à l’origine de «Destiny».



Un avatar unique

A son savoir-faire en matière de jeu de tir à la première personne, Bungie a ajouté une dose intéressante de jeu de rôles. Pas de héros sauveur de la galaxie, si ce n’est le joueur lui-même, invité à choisir son personnage parmi trois classes et à développer un arbre de compétences au fur et à mesure de sa progression. La customisation précise du physique rajoute au sentiment de posséder un avatar unique. Et pas de disparaître dans la foule des autres joueurs.

>> Voir notre diaporama à la découverte de «Destiny»

Cette personnalisation est accentuée parmi un système de butin, dont la série «Borderlands» avait instauré une joyeuse outrance. Moins de choix dans «Destiny», ce qui permet aussi à cette course aux armes et aux armures de se fondre agréablement dans le décor, celui d’un space opera à l’échelle du système solaire. Les planètes, de la Terre à Vénus, ne sont plus que destruction après l’assaut d’extra-terrestres. Les Gardiens, les seuls rescapés que les joueurs incarnent, vont tenter de repousser la menace. Terre, Vénus ou encore Lune deviennent les décors de ces affrontements.

Des graphismes sublimes de détails

De larges cratères en boyaux étroits d’usines jusqu’en temples creusés dans la roche, la diversité des paysages rend le parcours successif des planètes très agréable, grâce par des graphismes sublimes de détails: ce n’est pas pour rien que ce jeu vidéo est le plus cher jamais produit: 500 millions de dollars, selon Activision, qui édite également les «Call of Duty». Dommage que la direction artistique semble parfois un peu froide. En tout cas, l’échelle du jeu paraît vaste et la variété des protagonistes, indispensable à un univers de science-fiction interplanétaire, est correcte.

Sans suspense

Seulement le sentiment de vivre une histoire épique n’est pas vraiment au rendez-vous. La faute à un jeu trop calibré: les missions par exemple durent environ une vingtaine de minutes (idéal pour les emplois du temps morcelés), mais n’aménagent pas de temps mort ou de sensation de vertige. Encore moins de suspense.

Une odyssée épique se vit dans une solitude forcée ou alors dans un partage des valeurs. Dans la plupart des missions, on côtoie de loin d’autres joueurs, avec qui on n’a le choix de s’associer ou pas. Ce qui les rend aussi excitants que de croiser des passants. Le sentiment de triomphe vient plutôt de ces missions imposées à plusieurs et d’événements fortuits où l’on vient à bout de boss après un combat exigeant. «Destiny» reste quand même du bel ouvrage pour une nouvelle franchise et un shooter aussi ambitieux que rafraîchissant.