MUSIQUEJapan Expo: Yoshiki, une rock star à cheval entre musique classique et hard rock

Japan Expo: Yoshiki, une rock star à cheval entre musique classique et hard rock

MUSIQUEInvité spécial de Japan Expo qui commence ce mercredi et méga-star dans son pays, Yoshiki Hayashi est un phénomène musical, aussi à l’aise dans les guitares saturées que dans les compositions classiques…
Joel Metreau

Joel Metreau

Pantalon sombre, crinière rousse, lunettes de soleil même dans la pénombre, gestes affectés, visage androgyne, Yoshiki Hayashi portait, le jour de notre rencontre, la panoplie complète du parfait glam rockeur. Mais ce Japonais de 48 ans a acquis une énorme célébrité dans l’archipel nippon grâce au heavy metal. En 1988, il est l’un des membres fondateurs du groupe X Japan. Nom de leur premier single? «I’ll kill you» («Je te tuerai»).



«Quand j’avais 10 ans, mon père est décédé»

«J’ai commencé à jouer du piano à l’âge de 4 ans, puis de la batterie à 10 ans, se souvient Yoshiki. On a commencé à jouer dans des petits clubs et quelques années après au Tokyo Dome [55.000 places].» Un succès énorme, mais le groupe se dissout en 1997. Peu après, survint la mort étrange de l’un des membres, retrouvé étranglé par une serviette reliée à une poignée de porte. X Japan mettra neuf ans à se reformer. La notoriété du groupe et de Yoshiki n’en diminue pas pour autant, puisqu’il se produira sur la prestigieuse scène du Madison Square Garden, aux Etats-Unis, le 11 octobre prochain. Yoshiki avait eu affaire à la mort bien avant cela. «Mon père est mort quand j’avais 10 ans, ça a été difficile.» Il s’était suicidé.

Une interprétation très personnelle de «L’Hymne à l’amour»

«Je savais qu’il était très connu au Japon, mais pas aux Etats-Unis! Quand on est entrés dans un Hello Kitty Store, c’était comme les Beatles dans les années 1960 avec des gens hurlant et le pourchassant dans le centre commercial», se rappelle l’Américain Christian Lamb, qui réalise actuellement un documentaire sur cette personnalité flamboyante. Car c’est dans un registre très différent que Yoshiki mène une tournée internationale, qui l’a conduit le 26 mai dernier au Trianon à Paris. Il y interprète en effet des morceaux de musique classique. Aux spectateurs français, il a réservé une interprétation très personnelle de L’Hymne à l’amour d'Edith Piaf, une chanson qu’il raconte sur scène avoir entendu la veille à la radio…



«Ce qui est fascinant, c’est sa dichotomie. C’est un batteur de rock, il est passionné, il transpire, il saute, puis il peut faire un demi-tour à 180 degrés, il devient raffiné quand il joue du piano, s’enthousiasme Christian Lamb. En tant que réalisateur, c’est excitant d’assister à ces transformations et de pouvoir capturer le processus.»



Honneur suprême, Yoshiki compose en 1998 Anniversary, un hymne pour le dixième anniversaire de l’accession de l’empereur Akihito sur le trône. «On me l’avait demandé car on me jugeait capable de toucher une jeune génération», raconte-t-il. En 2012, c’est au tour de la cérémonie américaine des Golden Globes de lui commander un titre. Et plus récemment, il a composé un morceau pour Saint Seiya: Legend of Sanctuary, un film reboot de la saga des Chevaliers du Zodiaque. Un morceau qu’il pourrait bien jouer le 4 juillet lors d’un show à la Japan Expo. Le Festival commence ce mercredi à Paris-Nord Villepinte pour s’achever dimanche.