Clint Eastwood, «le meilleur d'Hollywood»
CEREMONIE – Jacques Chirac a remis les insignes de chevalier de la Légion d'honneur à l'acteur et réalisateur américain...«Vous incarnez le meilleur d'Hollywood», a dit Jacques Chirac en remettant samedi les insignes de chevalier de la Légion d'honneur à Clint Eastwood, saluant l'oeuvre mais aussi la «belle leçon d'humanisme» donnée par l'acteur et réalisateur américain.
Clint Eastwood, 76 ans, en costume gris, était entouré de sa femme Dina, de sa fille de 10 ans Morgan, de son fils Kyle et d'amis pour une cérémonie intime qui s'est déroulée dans le jardin d'hiver du palais de l'Elysée.
«En vous honorant ainsi la France veut bien sûr rendre un hommage tout particulier à votre immense talent d'interprète, à votre génie de metteur en scène, à la place exceptionnelle que vous occupez dans le monde du cinéma», a dit le chef de l'Etat. Apparemment en bon connaisseur, il a cité plusieurs de ses films comme «Impitoyable» (Unforgiven), «Mystic River» ou «Million dollar baby».
«De ce côté-ci de l'Atlantique, cher Clint Eastwood, vous incarnez le meilleur d'Hollywood», a-t-il lancé. Mais au-delà, M. Chirac a aussi tenu à saluer le réalisateur parti en croisade contre la guerre dans son dernier film «Les Lettres d'Iwo Jima», sur la célèbre bataille de 1945 vue du côté japonais, et qui sort sur les écrans français le 21 février.
Ce film, réalisé entièrement en japonais, est le deuxième volet d'un diptyque entamé avec «Mémoires de nos pères», qui raconte la bataille côté américain.
«Il ne s'agit pas pour vous de faire l'apologie du renoncement et du pacifisme, mais de donner à voir les impasses dans lesquelles conduisent les schémas simplistes ou le recours à la force», a dit Jacques Chirac en saluant «une belle leçon d'humanisme». Cela sonnait comme un écho à ses déclarations de 2003 contre la guerre en Irak, un conflit auquel Clint Eastwood vient récemment de reconnaître qu'il était opposé dès le début.
«Vous donnez à comprendre la complexité de l'Amérique, avec sa grandeur et ses fragilités, avec l'élan de ses rêves et avec ses interrogations inquiètes», a déclaré le président Chirac en soulignant que Eastwood en était «un exceptionnel ambassadeur». «Vous nous faites ressentir mieux que quiconque ce qui fait l'intensité exceptionnelle de l'amitié franco-américaine», a-t-il ajouté.
Clint Eastwood, de son côté, a affirmé qu'il avait «toujours considéré la France comme sa seconde patrie». «Je viens d'être un réalisateur japonais. Ma grande ambition serait, un jour, de faire un film français pour devenir un réalisateur français», a déclaré, sous les rires, Clint Eastwood, avant de poser longuement avec Jacques Chirac pour les photographes.
En photo: l'acteur et réalisateur américain Clint Eastwood, sur la photo qui a reçu le 3e prix dans la categorie portrait au World Press Photo Award 2007.