Les Inrocks Lab concoctent le futur de la scène française
CONCOURS•Après plusieurs mois d’auditions, 15 artistes ont été sélectionnés pour un festival des lauréats...Benjamin Chapon
La compétition continue. Mais le résultat n’importe pas tant que ça. Un peu comme à L’école des fans: tout le monde a gagné. Les Inrock Lab, en partenariat avec 20 Minutes, tiennent leur onzième édition.
Depuis plusieurs mois, la caravane du festival a sillonné la France à la recherche des jeunes musiciens les plus prometteurs du pays. Onze villes ont été visitées et près de 90 groupes auditionnés. Le jury en a retenu onze qui «s’affrontent» les 29, 30 et 31 mai à la Gaîté Lyrique, à Paris. Les trois finalistes auront l’opportunité de jouer, à l’automne, sur la scène du festival des Inrocks avant que le grand gagnant soit désigné.
Avant scène
Plus que jamais, les Inrocks Lab mettent en avant la performance et la maturité scéniques, simplement parce que la réalité économique du marché exige des jeunes groupes d’être particulièrement performants dans ce domaine.
«A chaque concert, surtout ceux où on a de bonnes conditions, et un public assez large, on progresse énormément, expliquait Martin, clavier d’un des groupes non retenus de l’audition à Saint-Ouen. Parce que l’échéance nous donne l’envie de beaucoup répéter. Et parce que l’excitation d’avoir joué nous remotive pour plusieurs mois.»
Un concours audible
Certains groupes sélectionnés, comme les parisiens de Feu! Chatterton, sont déjà sur de nombreuses lèvres et dans de nombreuses oreilles, et n’attendent plus qu’une proposition de contrat d’une maison de disques.
D’autres ont décidé d’enregistrer par eux-mêmes leur premier album sans attendre l’aval des professionnels mais utilisent les concours comme celui des Inrocks Lab pour rester dans l’actualité et dans l’esprit des mélomanes.
L’autre tendance
Quel que soit le modèle, être lauréat final ou intermédiaire d’un concours comme les Inrocks Lab n’est plus seulement un tremplin, c’est un élément essentiel des premières années de carrière. Ce qui faisait râler certains artistes dont le genre musical était peu représenté par le concours.
Mais cette année plus que jamais, l’éclectisme est de mise. En témoigne la présence de Dirty Tacos, groupe de hip-hop bordelais. A l’inverse, de nombreux -et plutôt bons- groupes recyclant les influences de la pop française des années 1980 n’ont pas été retenus. La tendance est à l’absence de tendance.
Ça va piailler
Les jeunes musiciens ont d’ailleurs pris acte de cette nécessaire ouverture. Damien, candidat lors des auditions bordelaises nous expliquait: «Je joue dans trois groupes, un plutôt cold wave mais assez péchu, un autre qui fait du garage un peu disco, et j’accompagne aussi une nana qui chante en français, genre France Gall en plus girly.»
Ainsi armés de plusieurs œufs et de plusieurs paniers, les groupes des Inrocks Lab promettent une belle omelette musicale.