COMICSHellboy ressuscite et son créateur reprend les pinceaux

Hellboy ressuscite et son créateur reprend les pinceaux

COMICSOn le croyait mort, mais le démon aux cornes coupées râle encore dans un nouveau cycle qui le confronte à ses origines...
Olivier Mimran

Olivier Mimran

Se faire arracher le cœur, qui plus est par un dragon, ça ne pardonne généralement pas. Sauf que lorsque l’on est un démon, la notion de trépas devient toute relative. Pour notre plus grand plaisir, Hellboy -que l’on pensait perdu depuis sa «mort» dans L’ultime tempête, 13e tome de la série originale- revient à la vie… mais aux Enfers.

Retour aux sources

Le lieu n’est pas forcément effrayant pour celui dont le nom de baptême est Anung Un Rama, et qui y est né, voilà quelques siècles, de l’union d’un démon et d’une humaine. D’autant qu’il n’échoue pas vraiment aux Enfers mais dans les limbes, où il est aussitôt chaperonné – et protégé, car les dangers sont légion- par un curieux esprit encapuchonné (en fait, le héros d’une autre série du même auteur et dont nous tairons le nom pour éviter de spoiler). Le duo se met en route pour la cité de Pandémonium, au cœur de la géhenne

Joyeux anniversaire!

Ce second cycle des aventures d’Hellboy tombe à point nommé puisqu’il paraît l’année du vingtième anniversaire de la «conception» du démon aux cornes coupées. Cerise sur le gâteau, l’immense Mike Mignola – son créateur- a repris ses pinceaux pour accentuer le symbole (les derniers épisodes du premier cycle étaient dessinés par le talentueux Duncan Fegredo, Mignola n’en signant plus que les scénarii).

Ça n’est pas anecdotique, tant le trait si identifiable de cet auteur multi-récompensé a contribué à créer le «culte Hellboy»: grâce à sa science du clair-obscur -avec ses aplats noirs démesurés qui collent si bien à l’univers gothico-ésotérique dans lequel évolue son personnage-, Mignola a réussi à durablement marquer de son empreinte la bande dessinée mondiale. Et ses récits ne sont pas en reste, qui composent une mythologie complexe et unique (bien que parfois ouvertement inspirée des œuvres d’Edgar Allan Poe et de H. P. Lovecraft).

Un cycle de révélations

La résurrection du personnage qui l’a rendu célèbre n’est donc qu’une demi-surprise… et un vrai motif de se réjouir car Hellboy, mort mais pas trop, affronte d’entrée de jeu les fantômes de son passé (il croise ses frères et son oncle -que son retour contrarie manifestement-, et Satan en «personne»). Il semble donc que l’américain soit enfin prêt à nous dévoiler les secrets de sa créature à force de révélations que les fans espèrent depuis… vingt ans. Alors joyeux anniversaire, Hellboy, et champagne pour tout le monde!

Hellboy en Enfer t01 - «Secrets de famille», par Mike Mignola & Dave Stewart. Ed. Delcourt, 16,50€