FESTIVALJames Ellroy se voit comme «l’Aznavour de la littérature américaine»

James Ellroy se voit comme «l’Aznavour de la littérature américaine»

FESTIVALL'écrivain américain a rencontré ses lecteurs, ce dimanche au festival Quais du polar, à Lyon...
Caroline Girardon

Caroline Girardon

Ne l’appelez plus le «pervers» ou «le chien du démon», comme il aimait se surnommer. Désormais, James Ellroy répond uniquement au nom de «chacal», poussant joyeusement des petits hurlements animaux. Le maître du roman noir, invité vedette du festival Quais du Polar, a envoûté Lyon, jouant de son image déjantée et n’hésitant pas à rencontrer ses lecteurs, comme dimanche après-midi à l’Opéra.

«Je vends deux fois et demie plus de livres en France qu’ailleurs alors que cette nation n’a pas le dixième de la population américaine», dévoile l’écrivain, reconnaissant de la côte d’amour dont il jouit auprès du public. «J’aime bien me considérer comme l’Aznavour de la littérature américaine, poursuit-il, un brin cabot. Dans Tirez sur le pianiste, il a travaillé, puis caressé la chanson. Il lui a fait l’amour avant de la rejeter. Et la chanson l’a rejetée. Depuis, je l’ai pris comme modèle.»

Un quatuor, près sa trilogie

Voulant désormais se «mesurer à John Le Carré», l’auteur annonce son intention d’écrire un quatuor, une fois qu’il aura achevé la trilogie sur laquelle il travaille actuellement et dont le premier tome Perfidia sortira cet automne aux Etats-Unis et en mars 2015 en France. «Au lieu de s’asseoir dans un certain confort, il va toujours plus loin. Il ne se reposera jamais sur ses lauriers et se lancera toujours des défis», raconte François Guérif, son éditeur.

«Cet homme est un monstre de la littérature, un personnage mythique dans le monde du polar, résume Annie, fan dès la première heure. Son écriture est gargantuesque. Elle est à la fois crue, éblouissante, construite, maniaque et obsessionnelle. On sent qu’il ne peut pas se passer d’écrire.»