Birds on a Wire, du nid douillet à l’envol
MUSIQUE•Le duo formé par Rosemary Standley et Dom La Nena sort un album de ses reprises décalées…«Franchement, je ne vois pas comment on aurait pu faire un truc encore moins dans l’air du temps.» Et pourtant, Birds on a Wire, le duo que Rosemary Standley forme avec Dom la Nena est de ces succès musicaux qui redonnent foi dans la vie.
Formé à la faveur d’une création pour le compte du merveilleux festival parisien Les rendez-vous de la Lune, Birds on a Wire n’est pas l’histoire d’une amitié. «C’était un moment où j’avais envie d’expérimenter d’autres choses raconte Rosemary Standley, du groupe Moriarty. Avec le groupe, ça tournait bien mais je voulais repartir de zéro, développer un projet. Sonia, qui produit le festival, m’a proposé plusieurs collaborations qui ne se sont pas faites. Puis elle a fini par me parler de Dom.»
Le péril jeune
Dom la Nena est une violoncelliste brésilienne, qui, malgré son jeune âge, a déjà accompagné de nombreux artistes, notamment de chanson française, de Camille à Etienne Daho. «Je la trouvais très jeune, j’avais des a priori.» Mais assez vite, la chanteuse est séduite par «l’audace» de la jeune musicienne.
«Ça a marché tout de suite entre nous. C’est bon signe même si je me méfie de l’adage selon lequel travail et amitié font bon ménage. Je ne cherchais pas une copine, elle ne cherchait pas à m’impressionner. On a vraiment eu une relation artistique saine.»
Le violoncelle chante Purcell
Les deux jeunes femmes ont répété pendant un an, se voyant autant que possible entre leurs différents projets. Un nouvel album et une tournée pour Rosemary avec Moriarty. Un premier album solo pour Dom la Nena.
Ensemble, elles ont défini un répertoire allant de Leonard Cohen à Purcell, de John Lennon à Monteverdi. «Dom a une pratique du violoncelle un peu à part, elle n’a pas peur de le maltraiter. C’est une musicienne un peu irrévérencieuse. Et en plus, elle chante.» Avec le violoncelle en troisième voix, c’est un peu un trio qui se forme.
«Heureusement, on avait une date fixée, c’était notre échéance. Mais on a été très surprises du succès de ce premier concert. On était contente de nous, forcément, mais on avait tellement joué rein que toutes les deux qu’on ne voyait pas trop ce que ça avait d’extraordinaire.»
De l’intime au collectif brésilien
Les Birds on a Wire ont bien du se rendre à l’évidence. Leur musique délicate et impertinente à la fois a séduit des milliers de spectateurs dans une tournée intime. Bientôt, il est devenu évident qu’il fallait enregistrer ces chansons sur un album.
Alors que va reprendre leur tournée, Rosemary et Dom se posent évidemment la question de l’après. «On a en commun le goût de la musique classique et une double culture entre pop et racines musicales américaines. Du Nord pour moi, du Sud pour elle. On n’a pas de tabou dans les titres que l’on choisit de prendre. Moi, j’adorerai aller jouer avec elle au Brésil, ou ailleurs.»