Joël Métreau et Jonathan Duron
A 11h15, il restait encore 680 places à prendre pour le concert gratuit d’Indochine. Mais devant La Cigale (Paris 18e), derrière des barrières de sécurité, les plus vaillants étaient arrivés la veille. Ils ont passé la nuit dehors, bravant le froid, à l’intérieur de leur sac de couchage. Yann, originaire de Lyon, exhibait fièrement le chiffre 1 marqué au gros feutre noir sur son poignet: «Je suis arrivé hier midi. Toutes les personnes ont un numéro ce qui leur permet aussi de partir quand ils ont besoin, elles ne sont pas obligées d’attendre non-stop.» Un système que les fans eux-mêmes ont mis en place.
Une file spéciale «campeurs»
Un autre jeune homme se chargeait de lui-même de noter l’ordre d’arrivée des fans, consignant dans un cahier prénoms et numéros attribués. Lui possède le numéro 100, il est arrivé à 6h30 ce matin. Il explique: «Depuis dix ans, le staff d’Indochine a créé une file spéciale ''campeurs''. Ils les font rentrer cinq minutes avant les autres, ce qui donne l’assurance d’avoir une bonne place et de ne pas être arrivé plus tôt pour rien.» Car certains sont venus de loin, comme de Montpellier, seul ou en groupe. Leur objectif commun: assister au dernier show du groupe français, la dernière date de leur tournée «Black City Tour», avant les concerts donnés les 27 et 28 juin au Stade de France.
Sécher les cours de fac
«En concert, chaque personne a vraiment une intimité avec Nicola [Sirkis, le leader]», explique Yann. Le cadre de la Cigale dont les 1.000 billets seront distribués à 15h, s’y prête bien. «Je m’attends à ce que Nicola soit plus proche des fans car c’est un petit concert, à l’improviste», pointe Orane, 18 ans. Venue de Maule (Yvelines), c’est le deuxième spectacle du groupe auquel elle assiste. Elle y a «traîné une copine» et tant pis si elle sèche les cours de fac aujourd’hui. Mais il lui reste encore plusieurs heures à patienter sur le boulevard de Rochechouart, avant l’ouverture des portes, prévue à 19h.
T-shirt à l’effigie de Nicola Sirkis
C’est surtout via les réseaux sociaux, comme la page officielle Facebook du groupe, que les fans ont pris connaissance de la tenue de ce concert surprise. Avec son tee-shirt à l’effigie de Nicola, Manon, 17 ans, est arrivée à 10h du matin, en train, de Rouen: «Quand j’ai appris la nouvelle, je me suis dit tout de suite, on y va! C’est un concert gratuit et puis je suis née sur une chanson d’Indochine, ''L’Aventurier''! Comme mes parents, j’ai grandi sur leur musique.» Indochine, un des rares groupes français à pouvoir réunir plusieurs générations.