Il faudrait sans doute inventer des mots pour décrire sa musique. Nosfell s’est pourtant fait une place dans la famille de la chanson rock française. En fin française… Jusqu’à ce nouvel album, «Amour massif», le chanteur aux mille voix composait en klokobetz, la langue imaginaire d’un monde qu’il s’est inventé.

Ses trois premiers albums ont formé une trilogie épique où il narrait les aventures de personnages de sa mythologie. «J’étais arrivé au bout de quelque chose, j’avais raconté ce que je voulais raconter et surtout, ses albums m’avaient permis de donner vie, sur scène, à mes histoires.»

Des histoires à huit bras

Après quasiment quatre ans de tournée, notamment avec le chorégraphe Philippe Découflé pour leur co-création «Octopus», Nosfell a pris le parti d’abandonner la langue à laquelle il avait inventé une grammaire et une phonétique.

«Ce n’était ni plus simple ni plus compliqué d’écrire en français et en anglais. Et chanter dans une langue imaginaire n’était pas moins intime ou plus artificiel. J’ai toujours voulu raconter des histoires. Mais bien sûr, quand je raconte une histoire, je me raconte moi-même.»

Références modulées

Ainsi les histoires, d’amour essentiellement, de cet album, se racontent dans des langues pétries de tradition. La chanson, pour le français, la pop, pour l’anglais. Mais Nosfell reste toujours aux marges de ces différentes écoles.

«J’aime qu’il y ait plusieurs personnages mais une seule voix, la mienne, dans mes chansons. Mais dans cet album, je me suis beaucoup plus poser la question de la modulation de ma voix. Finalement, le genre ou le style de la chanson me préoccupe pour qu’ils s’entrechoquent avec les mots, pas pour qu’il y ait des références.»

No nostalgie

Alors que l’album est en précommande cette semaine et qu’il vient de révéler un nouveau clip, Nosfell est curieux de savoir comment ses fans vont réagir à cette nouvelle facette de sa personnalité artistique.

«Les gens qui me suivent depuis mes débuts ont bien du courage. Je n’ai rien fait pour les garder avec moi. Je n’ai pas flatté leur nostalgie et j’ai toujours pris de nouveaux chemins.»

Des chemins de traverse

Adulé par quelques milliers de fans capables de faire des centaines de kilomètres pour le voir en concert, Nosfell donne un indice du type de chemin qu’il voudrait suivre à l’avenir dans le choix des chanteurs qui ont travaillé sur cet album avec lui.

«Le talent et l’écriture de Dominique A et Dick Annegarn me fascinent. Leur personnalité me touche et la manière dont ils ont conduit leurs carrières, tournant le dos à plusieurs reprises au vedettariat, m’inspire. C’est pour toutes ces raisons que je voulais leurs textes.»