Jean-Luc Martinez: «Le Louvre Lens est devenu un modèle pour le Louvre Paris»

Jean-Luc Martinez: «Le Louvre Lens est devenu un modèle pour le Louvre Paris»

MUSEE – Le président du Louvre prend l’antenne lensoise comme exemple pour l’avenir du musée parisien…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Jean-Luc Martinez est un président comblé mais prudent. Bien sûr, les 900.000 visiteurs attirés par le Louvre Lens dans sa première année «le ravissent». Mais il estime raisonnable de fixer la barre à 500.000 visiteurs annuels pour les années à venir.

La nouvelle politique que vous avez impulsée à votre arrivée à la présidence du Louvre va-t-elle avoir un impact sur le développement du Louvre Lens ou gardez-vous intact son projet initial?

Je vais retourner votre question non plus du point de vue parisien mais du point de vue lensois. Parce que c’est l’inverse. C’est ce que j’ai fait au Louvre Lens avant de prendre la présidence du Louvre qui a influencé ce que j’ai fait à Paris. Le Louvre Lens est devenu un modèle. Bien sûr, il s’agit de deux établissements distincts avec leurs spécificités et des territoires différents. L’ADN du Louvre Lens est de mettre l’œuvre d’art à la portée du public avec une forte exigence: diffuser les connaissances. C’est exactement ce que je voudrais à Paris.

Cela passe-t-il par les expos temporaires qui, bien que payantes, ont attiré 280.000 personnes à Lens en 2013?

Les expos temporaires sont des moyens de montrer ce que sont les collections, comment les regarder. On va voir se rapprocher le mode de programmation du Louvre et du Louvre Lens, qui sont d’ailleurs complémentaires. Il y a deux grandes expositions au Louvre, une à l’automne, l’autre au printemps, et deux expositions au Louvre Lens, l’une à l’hiver, l’autre à l’été.

Le succès du Louvre Lens vous incite-t-il à envisager d’autres expériences du même type en région?

Mais le Louvre Lens est la conséquence heureuse de la nature du Louvre, qui est un musée national, et la vocation historique depuis toujours à faire circuler ses œuvres. Par des prêts, des circulations d’expositions, des aides à l’acquisition d’œuvres…

Un Louvre Aubagne ou un Louvre Limoges sont-ils alors envisageables?

Le Louvre Lens est unique parce qu’il a rencontré une forte volonté politique locale. Mais le Louvre a déjà des œuvres en dépôt dans de nombreux musées en régions. Certains sont fondés autour de collections historiques du Louvre. On l’a juste oublié.

Il y a 205 œuvres du Louvre dans la Galerie du temps mais bientôt, ce sont des dizaines de milliers d’œuvres qui vont venir à Lens dans le nouveau bâtiment de réserves...

Oui, le Louvre va devenir très lensois.

Le président de la région Nord-Pas-de-Calais a deux rêves: voir la Joconde à Lens et voir Lens en Ligue des champions de foot. Ce n’est qu’un rêve?

Je ne sais pas. Peut-être s’exauceront-ils en même temps.