La suite du «Diable s'habille en Prada» est-il aussi bon que le premier?

La suite du «Diable s'habille en Prada» est-il aussi bon que le premier?

LIVRE – Vengeance en Prada de Lauren Weisberger sort ce jeudi...
Charlotte Murat

Charlotte Murat

«An-dre-âââ» est de retour. Vengeance en Prada, la suite du Diable s'habille en Prada, sort ce jeudi. Le premier roman, vendu à un million d'exemplaires en France et 7 millions dans le monde, a été adapté en 2006, avec Anne Hathaway dans le rôle-titre et Meryl Streep en patronne aussi froide que diabolique.


Le Diable s'habille en Prada

Pour ce deuxième opus, les éditions Fleuve noir ont prévu un premier tirage à 100 000 exemplaires et peuvent s'attendre à voir ce livre parmi les meilleures ventes. Mais cette suite vaut-elle le premier?

Trop de succès

On avait laissé Andrea Sachs sur le point de se trouver un nouveau job après sa démission de chez Runway. On la retrouve au sommet de sa carrière professionnelle, cofondatrice du nouveau magazine haut de gamme chouchou du tout Manhattan, The Plunge, spécialisé dans le mariage. Finies les courses effrénées perchée sur des stilettos de 10 cm pour assouvir les caprices de Miranda Priestly. Andy a réussi et nous on a beaucoup moins envie de la plaindre. D’autant que l’utilisation de la troisième personne pour la narration ne fait que renforcer la distance.

Trop d’amour

Dans le premier roman, Andrea était martyrisée par la rédactrice en chef de Runway et sa première assistante, Emily Charlton. Dix ans après, les deux jeunes femmes sont les meilleures amies du monde et Emily a même présenté à Andy son futur mari, un beau gosse millionnaire qui « avait commencé à parler mariage quelques mois après leur rencontre ». Où est la garce qu'on a adoré détester ? Où est Christian Thompson, auteur à succès dont le charme n'avait pas manqué pas de détourner Andy des bras de son petit ami ?

Pas assez de diable

Lauren Weisberger ayant été l'assistante d'Anna Wintour, tout le monde a reconnu dans le carré de Miranda Priestly la célèbre coupe de la non moins célèbre rédactrice en chef du Vogue américain. C'était elle la véritable héroïne du livre. La patronne sadique et tyrannique a remplacé son addiction aux carrés Hermès par une collection de bracelets en émail de la même marque et est bien décidée à se rappeler au bon souvenir de ses anciennes assistantes. On se délecte de ses trop rares apparitions et on savoure ses ordres toujours ponctués d'un « C'est tout ». C'est tout.

Vengeance en Prada de Lauren Weisberger, Fleuve noir, 19,90 €.