Placebo a soigné son nouvel album

Placebo a soigné son nouvel album

MUSIQUE – Le septième album du trio est son meilleur depuis longtemps…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

«Pfff, encore un nouvel album de Placebo?» C’est peu dire que l’annonce de la sortie de Loud Like Love, septième album de la bande à Molko, il y a quelques mois, n’avait pas soulevé un enthousiasme débordant. Pourtant, une seule écoute suffit à convaincre que le power rock gothique du trio n’avait plus aussi bien sonné depuis… Depuis quand?

Retour de forge

Placebo a imposé un son et une identité très forts dès ces débuts en 1996. Mais leur premier album éponyme était aussi enthousiasmant qu’imparfait. Devenant forgerons en même temps qu’ils forgeaient de nouveaux albums, Placebo gagna peu à peu en qualité technique ce qu’ils perdaient en enthousiasme.

Si bien que ce nouvel album, que le groupe admet volontiers avoir eu du mal à boucler, notamment à cause de mésententes entre eux, est sans doute son meilleur tout court.

Le «lâcher-spleen»

Vingt ans après ses débuts, le groupe du perpétuel trouble adolescent arrive donc à maturité avec un album pourtant rempli d’émotions mal maîtrisées.

Brian Molko explique que l’album a commencé à venir presque par accident, sans que le groupe ne s’en aperçoive. «Lorsque nous avions trop conscience de ce qu’on faisait, ça nous pétrifiait et on s’engueulait.»

Des riffs et un orchestre

Créateurs d’un son qu’ils sont les seuls à avoir exploité, Placebo s’était peut-être trop pris au sérieux avant ce septième album.

Suffisamment désinvoltes pour empiler les riffs sans modération et assez sûrs d’eux pour inviter un orchestre sur plusieurs titres, Placebo est désormais le remède idéal au vieillissement.