«House of Cards», une main de maître
TELEVISION – La série de David Fincher, avec Kevin Spacey, est diffusée à partir de jeudi sur Canal+…Philippe Berry
De notre correspondant à Los Angeles
C'est l'événement de la rentrée télé. A partir de jeudi soir, Canal+ diffuse «House of Cards», l'adaptation par Netflix d'une mini-série britannique de 1990 sur les arcanes du pouvoir. Vénéneuse et jouissive, elle a fait sauter la banque des Emmys avec neuf nominations obtenues grâce à une quinte royale. De loin, la meilleure nouveauté US 2012-2013.
>> La bande-annonce
L'as: Kevin Spacey
Homme de théâtre et de cinéma, il bénéficie d'un rôle sur mesure, librement inspiré du Richard III de Shakespeare. Floué par le président qu'il a contribué à faire élire, le député Frank Underwood, « fouet » de la majorité démocrate à la Chambre, jure de se venger. Spacey explique ses manipulations machiavéliques dans des apartés fréquents, transformant le spectateur en complice.
Le roi: David Fincher
Producteur, Fincher a également réalisé les deux premiers épisodes. Il apporte à la série une qualité cinématographique couplée à un cynisme de circonstance, libéré du politiquement correct des œuvres financées par la publicité.
La dame: Kate Mara
Sœur aînée de Rooney Mara, elle incarne une jeune journaliste qui ne recule devant rien pour gravir les échelons ou obtenir un scoop. Sa relation avec Frank Underwood pose une question centrale de la série: qui utilise vraiment qui?
Le valet: Beau Willimon
Fondation du château de cartes, ce dramaturge n'avait pas d'expérience télévisuelle. Louée par les critiques, sa pièce Farragut North a été adaptée au cinéma par George Clooney (Les Marches du pouvoir) en 2011. Avec «House of Cards», il capitalise sur son travail sur la campagne du démocrate Howard Dean, et la fiction n'est jamais très loin de la réalité.
Le 10: Netflix
En proposant un show à 100 millions de dollars, Netflix a tout mis sur la table. Avec «House of Cards» ou «Arrested Development», le roi américain du streaming par abonnement (8,99 dollars par mois, soit 6 euros) offre des séries dont la qualité n'a rien à envier à celles de HBO. En espérant une arrivée prochaine du service en France, toujours liée aux négociations sur la chronologie des médias.