Exposition: Roy Lichtenstein, l’artiste qui fait «Pop», «Whaam» et «Wizzz»
POP ART – Le Centre Pompidou, à Paris, consacre une grande rétrospective à l’artiste américain décédé en 1997…Benjamin Chapon
A l’instar des séries télé américaines que certains petits malins ont vu sur Internet avant leur diffusion française, l’exposition Roy Lichtenstein du Centre Pompidou a déjà été vu par les grands fans de l’artiste il y a quelques mois, à la Tate Modern de Londres.
La version française de cette exposition montée à Chicago et Washington est certes beaucoup plus petite et moins dotée (trois fois moins d’œuvres qu’à Londres) mais sans aucun doute plus claire et instructive.
Dans la lignée des grands maîtres
On croit tout savoir de Roy Lichtenstein (1923-1997), figure majeure du pop art que ces grands formats spectaculaires autant que sa mort brutale en 1997 ont rendu mondialement célèbres. Star des salles d’enchères, l’artiste pop cache pourtant derrière ses grands formats inspirés du monde des comics des aspirations et des inspirations dans la droite ligne des beaux arts.
>>L’expo Lichtenstein en images, c’est par ici…
«On connaît surtout de Lichtenstein ses tableaux reproduisant des BD, note Camille Morineau, commissaire de l’exposition. Mais son travail s’inscrit également dans la tradition des grands maîtres comme Delacroix, Monet, Picasso ou Matisse. Lichtenstein est un artiste classique, et même lorsqu’il parodie, il le fait avec un certain respect.»
Par delà le pop art
Si elle ne fait pas l’impasse sur les œuvres emblématiques de Lichtenstein, comme «Whaam» ou «Look Mickey», l’exposition du Centre Pompidou présente également des sculptures et pièces moins célèbres, comme sa série de «coups de pinceaux», inspiré de l'expressionnisme abstrait en vogue dans les années 1950.
«Le pop art est marquant, immédiat, très fort, souligne Camille Morineau. Roy Lichtenstein était fasciné par le pouvoir immanent et agressif de ces images tirées de bandes dessinées. Mais s’il avait cette conscience forte de ce qui est saillant dans une image, c’est parce qu’il avait étudié l’histoire de l’art.»
Un point c’est tout
Outre des sculptures et des estampes, rares, l’exposition présente également des tableaux que Roy Lichtenstein réalisa à la fin de sa vie, inspirés par la philosophie zen et la peinture chinoise.
Ces toiles méditatives, comme les grands nus féminins de la fin de sa vie, sont formés de points. Comme ses fameuses toiles pop réalisés avec des points de trame, les fameux «points Benday», des affiches industrielles. Comme tous les grands artistes, Roy Lichtenstein était moins préoccupé par le sujet que par sa mise en forme.
Du 3 juillet 2013 au 4 novembre 2013, au Centre Pompidou, de 9 à 13 euros.
Tous les jours (sauf mardi) de 11h à 21h, nocturnes du jeudi au samedi jusqu'à 23h.