DANSE«Light», un éclairage sur le style Maurice Béjart

«Light», un éclairage sur le style Maurice Béjart

DANSELe Béjart Ballet Lausanne revient à partir de ce jeudi soir à Paris avec «Light», une pièce de 1981…
Stéphane Leblanc

Stéphane Leblanc

Le «style Béjart», que l’on croyait passé de mode, revient en force depuis que Gil Roman a repris en main le ballet du chorégraphe décédé en 2007... Un style que l’on retrouve dans Light, pièce lumineuse présentée du 6 au 15 juin au théâtre national de Chaillot et que son directeur, Didier Deschamps, résume par ces quelques mots…

Musicalité

Béjart avait «une relation très forte à la musique, qui sous-tend sa démarche», note Didier Deschamps. Du classique accessible, Vivaldi dans Light, ou du contemporain plus ardu, signé Boulez, Pierre Henry ou les Residents dans le cas de «Light».

Histoires

Les ballets de Maurice Béjart ne sont jamais narratifs à proprement parler. «Mais il aimait créer des mondes et savait merveilleusement raconter des histoires», estime Didier Deschamps.

Masculinité

Si Béjart a toujours cherché à sublimer la beauté masculine, c’est moins par goût personnel que par soucis d’équilibre. «Pour Béjart, la danse doit être autant une affaire d’homme que de femme», lance Didier Deschamps qui cite le célèbre Boléro créé pour un homme, repris pour une femme, avant que les deux versions ne soient données en alternance.

Sexualité

Hommes torse nu, femmes en combinaison moulante couleur chair… «Béjart ne chorégraphie pas des rêves de princesse», s’affranchit volontiers des tabous, «mais il s’agit plus de sublimer la sexualité que de l’aborder frontalement», note Didier Deschamps. Même quand une de ses danseuses ouvre ses cuisses face au public.

Spiritualité

Plus que la sexualité, c’est une certaine forme de spiritualité qui obsède Béjart. «Elle est liée à une curiosité permanente pour les autres cultures», note Didier Deschamps. Ainsi de Light qui se déroule alternativement à Venise et à San Francisco et rend hommage à une autre grande figure spiritualiste de la danse, Carolyn Carlson.

Néo-classissisme

«Il y a de magnifiques moments de virtuosité classique dans Light», souligne Didier Deschamps. Une virtuosité qu’on ne trouve pas forcément dans la jeune danse contemporaine. Surtout depuis qu’il est devenu trop coûteux de produire des pièces avec 20 ou 30 danseurs sur scène.