TELEVISION«Séries Mania»: «Je vois tout ce que je peux voir!»

«Séries Mania»: «Je vois tout ce que je peux voir!»

TELEVISION«20 Minutes» a rencontré ces «séries maniaques» qui enchaînent les séances du Festival du Forum des Images en espérant bien y débusquer de nouvelles pépites...
Annabelle Laurent

Annabelle Laurent

«Ça s’appelle "Séries Mania", donc il faut coller à l’idée!» s’exclame Bruno D'errico. «Bien sûr», cet ancien repéreur de cinéma a réservé sa semaine pour «voir tout ce qu’il peut voir» de cette quatrième édition du Festival de la série télé, qui se tient du 22 au 28 avril au Forum des Images, à Paris. Plus d’une quarantaine de séries du monde entier, inédites ou en avant-première de leur diffusion en France, pendant sept jours… Pour tout voir, il va falloir s’organiser. L’an dernier, les spectateurs étaient plus de 12.000 à se presser aux séances. Avec plus ou moins de modération. Ce mardi en plein après-midi, pas de doute: ce sont les vrais «séries maniaques» que l’on croise devant les salles.

Pauline Bernard est étudiante en dernière année d’architecture. Oui, c’est une semaine de cours, mais elle s’est«arrangée». Dans quelques minutes, elle s’apprête à découvrir «Banshee», série américaine produite par Alan Ball («Six Feet Under»). «Ensuite j’enchaîne, je suis là jusqu’à 22h30! Je vise une séance par jour, minimum», explique l’étudiante, qui n’a pas raté une seule édition, même quand elle vivait à l’étranger, l’an dernier: «Je me suis arrangée pour que mon retour colle avec les dates du festival!» Ce qui plaît à cette jeune fan de séries, «inconditionnelle» de «Stargate SG-1» et fan de «X-Files» et de «L’Agence tous risques»? «Les voir sur grand écran plutôt que sur mon ordinateur, en découvrir des nouvelles, pas forcément très médiatisées, et m’ouvrir à de nouveaux genres, comme le thriller ou le policier».

«Ce sont les diffuseurs qui ont peur»

Découvrir «tout ce qui se fait de nouveau», c’est aussi l’objectif de Bruno, qui admet avoir «un peu abandonné le cinéma» pour se tourner vers les formats courts. Comme celui «très intéressant» de la série vue la veille lors de la soirée d’ouverture: «The Fear», avec le génial Peter Mullan. Bruno est aussi présent sur les conseils de sa fille, «une fervente des séries, mais elle sur Internet». Lui, ce n’est «pas son truc», il ne télécharge pas. «Comme elle voit tout en avance, et m’a dit que je ne pouvais pas rater "Game of Thrones", donc je lui fais confiance.»

Sériephiles pro ou anti-téléchargement, il y a souvent deux clans. A Séries Mania, Pauline Bailly cherche justement les séries «qui ne sont pas facilement téléchargeables». Les séries françaises ou américaines sont donc exclues de son programme. Elle leur préfère ce mardi une série suédoise, «30 degrees in February», «l’histoire de quatre Suédois qui partent tenter leur chance en Thaïlande». La jeune scénariste n’est pas venue à l’aveugle. Ensuite, direction le «Labo» du Forum, «pour visionner ce que j’ai loupé ou ce que je ne pourrais pas aller voir». Le tout avec une idée derrière la tête: «Se renseigner sur ce qui se fait dans le monde pour convaincre ensuite nos diffuseurs, souvent frileux, que c’est possible, qu’on peut traiter de tous les sujets!». Car, elle en est persuadée, si «beaucoup de gens disent qu’on est en retard en France, ce n’est pas faute de proposition! Ce sont les diffuseurs qui ont peur.»

Jusqu'au 28 avril. La programmation est à retrouver par ici.