Lors de sa venue au festival Quais du Polar, qui s'est achevé lundi à Lyon (60 000 visiteurs), l'écrivain suédois Henning Mankell a accordé à 20 Minutes l'une de ses rares interviews.

Pourquoi avoir accepté de venir à Quais du Polar cette année ?

Je n'étais pas venu en France depuis un certain temps et ce festival du polar est un événement important. En venant à Lyon, j'espérais aussi avoir le temps de visiter ce fameux musée de l'Imprimerie qui m'intéresse beaucoup.

Il y a dans vos polars une part de psychologique très importante. Pourquoi ?

J'essaie de travailler selon une tradition très ancienne qui remonte aux tragédiens grecs. Prenez l'exemple de Médée. Cette femme tue ses deux enfants pour se venger de son mari, par jalousie. Vous avez là un crime qui s'est passé il y a plus de 2 000 ans. Le miroir du crime est un bon moyen de montrer toutes les contradictions de la société.

Les lecteurs disent que votre personnage Kurt Wallander est votre alter ego. En quoi êtes-vous différent ?

Presque tout est différent. Nous avons seulement trois choses en commun : nous aimons l'opéra italien, nous travaillons beaucoup et nous avons le même âge. Je ne suis pas sûr que nous aurions été amis. Je pense que je me nourris mieux que lui et que je traite les femmes d'une meilleure manière (sourires). Enfin, j'espère (en français).

Que pensez-vous des auteurs de polars français ?

Je n'ai pas lu beaucoup de nouveaux auteurs français. Mais je dois dire que je suis un fervent admirateur de Georges Simenon et de Maigret. Je pense même qu'il est l'un des maestros dans ce domaine.

Quels sont vos futurs projets ?

Je suis en train d'écrire un nouveau roman. Mais quand j'écris quelque chose, je n'aime pas en parler, car ça peut tuer l'inspiration (rires). J'écris aussi un scénario de film, mais je n'en dirai pas plus.