L'empire du féminin dansL'Égypte de Cléopâtre
Essai Une biographie dévoile une autre image de la « pharaonne »Karine Papillaud
Une Cléopâtre inédite fait vibrer les librairies avec une nouvelle biographie. L'éditeur Flammarion a déniché une pépite américaine, Stacy Schiff, pour rénover l'image de la « pharaonne » dans une biographie étonnante, Cléopâtre (26 €). « Stacy est une star aux Etats-Unis, explique Cédric Weis, l'éditeur du livre. Elle est l'auteur de plusieurs biographies très remarquées : sa biographie de Véra Nabokov a reçu le Pulitzer. »
Ecrite par des hommes
Le moins qu'on puisse dire, c'est que l'auteur dépoussière quelques mythes sur Cléopâtre. « Les Romains qui racontèrent sa vie étaient aveuglés par leur propre histoire, explique l'auteur dans le livre, insistant sur les étonnantes lacunes des sources. Comme tous les héros de l'histoire humaine, en général écrite par des hommes, Cléopâtre pâtit d'une célébrité qui la rend familière à tous, mais méconnue. La femme la plus riche de son temps, érudite parmi les érudites, n'était pas belle, et son nez, dont on a tant parlé, n'avait rien d'égyptien : la» pharaonne «était macédonienne jusqu'au bout des ongles, héritière de Ptolémée, le lieutenant d'Alexandre le Grand, venu conquérir l'Egypte quelque 250 ans avant son ère.
» Stacy Schiff accorde une place importe aux années de formation de Cléopâtre, que l'on connaît peu, en évitant de s'enliser dans ses relations avec César et Antoine «, explique l'éditeur. Cléopâtre nous plonge dans une Egypte étonnante, pluriculturelle, où les femmes jouent un rôle social et économique de premier plan. Une Egypte aux enjeux géopolitiques aigus, décrite dans une modernité inhabituelle.» Le livre a été acheté dans une quinzaine de pays «, révèle l'agent de Stacy Schiff, Corinne Marotte. Il est resté plusieurs mois dans les meilleures ventes du New York Times et s'est écoulé à 750 000 exemplaires en un an. ■