J’ai testé pour vous: Le French Cancan
DANSE•Le Paradis Latin invite le grand public à découvrir l'univers du cabaret et replonger dans le Paris du XIXe siècle grâce à un «Atelier French Cancan»...Bérénice Dubuc
L’Alcazar, le Moulin-Rouge, les Folies Bergères, le Paradis Latin. Qui n’a jamais voulu pénétrer dans ces saints des saints, découvrir l’univers des cancaneuses, vecteurs de désir pour les hommes et d’envie pour les femmes? Ce jeudi soir, j’ai l’occasion de pénétrer dans l’univers du cabaret grâce à un «Atelier French Cancan» au Paradis Latin, célèbre cabaret de la Rive Gauche parisienne.
A peine les portes passées, c’est une plongée immédiate dans le Paris du XIXe siècle: deux cancaneuses tout droit sorties d’un tableau de Toulouse-Lautrec nous accueillent, et nous invitent à découvrir l’envers du décor. Les autres participantes et moi descendons dans les loges, où les danseuses nous aident à fixer notre coiffe et à enfiler de grands jupons de frou-frou par-dessus nos leggings. Pas de bottines de cancan, nous restons en baskets, c’est moins risqué pour nos chevilles. Une touche de rouge à lèvres, et en scène!
Une danse assez cardio
La chorégraphe et spécialiste du French Cancan, Marie-Laure Philippon, nous attend. Après un bon échauffement et une petite démonstration des danseurs professionnels du Paradis Latin, c’est à nous. Marie-Laure nous montre les pas, décompose les mouvements, nous explique comment tenir notre jupe et la faire «froufrouter». Nous débutons tout juste, mais nous nous débrouillons plutôt pas mal, je trouve.
D’autant plus que les danseurs professionnels sont toujours là: Dimitri, mon partenaire, m’aide à compter les temps et me rappelle les pas que j’oublie. Car, avec Marie-Laure, ça ne rigole pas. Si la première partie de la chorégraphie est plutôt simple - à base de chassés, de marchers et de froufroutage de jupon - la deuxième partie est plus complexe: lancers de jambes, courses, pas de charge. On transpire assez vite, même si la choré est adaptée à un public amateur.
«C’est une danse assez cardio, me confie l’une des danseuses. Certains cancans durent jusqu'à douze minutes!» Vu comme ça, les deux minutes que dure le nôtre paraissent bien peu… Mais, lorsqu’on se retrouve à danser sur la musique d’Offenbach, face à la salle de 700 places du Paradis Latin, sans chorégraphe pour nous guider, et avec les danseuses et les danseurs professionnels qui crient et qui sifflent pour nous encourager, comme dans un vrai cancan, on se sent, simple mortelle, au Paradis.
Je n’ai pas aimé: La durée (trop courte) de l’atelier. L’alliance jupe/baskets. Mais il vaut mieux sacrifier son look qu’un genou ou une cheville à l’Art…
J’ai aimé: La plongée dans l’univers du cabaret, de la scène, du spectacle. Le réconfort après l’effort: «le Fresh Cancan», cocktail à base de champagne, de framboise et relevé par une touche d’absinthe servi après l’atelier, permet de revenir doucement au XXIe siècle avant de quitter le Paradis.