Enterré le survival horror, ce genre du jeu vidéo dont « Resident Evil » avait posé les bases en 1996 : atmosphère angoissante, portes qui s'ouvrent sur l'inconnu, solitude devant la menace… 47 millions d'unités écoulées plus tard, la franchise inaugure avec le sixième épisode l'ère du dramatic horror (c'est écrit dans le dossier de presse) en collant à sa déclinaison au cinéma (lire ci-dessous). Soit un blockbuster d'action spectaculaire dont le scénario a été piétiné par des zombies à foison.
« Resident Evil 6 », l'un des plus gros projets de Capcom, porte ainsi de profonds stigmates. Ceux de la difficulté de gros éditeurs japonais, hormis Nintendo, à avoir abordé consoles next gen et globalisation du marché au milieu des années 2000, surtout face à la concurrence occidentale. L'accueil fait aux derniers opus de franchises made in Japan et autrefois vantées comme modèles (« Final Fantasy », « Ninja Gaiden »…) a été plus que mitigé…

Différents plaisirs de jeu
« On n'a peut-être pas compris à quoi les joueurs à l'étranger avaient envie de jouer, explique Yoshiaki Hirabayashi, producteur de “Resident Evil 6”. Du coup, on a peut-être pris du retard. Si on devait mettre une note à “Resident Evil 6”, je ne mettrais pas 20 sur 20, on n'en est qu'au milieu du parcours. Mais pour les prochains jeux, on va revenir au niveau de ce qu'on est capables de faire. »
Selon Capcom, les joueurs ont donc envie d'un Shooter qui entrerait en compétition avec les « Gears of War », « Call of Duty », « Kane & Lynch »… Quid d'une identité japonaise ? « Les Japonais aiment faire les choses pour que ça soit parfait, répond Yoshiaki Hirabayashi, on aime la notion de service. Là, on a fait quatre chapitres correspondant à différents plaisirs de jeu… » Face à cette schizophrénie, les fans de la première heure hurlent à la trahison, les autres se laissent embarquer dans ce train fantôme, kitsch et bringuebalant.
Sur PC, PS3 et Xbox 360.