Les nouvelles caricatures de Mahomet publiées ce mercredi par Charlie Hebdo viennent égratigner un peu plus l’islam, déjà touché par le récent film de Sam Bacile, et avec les conséquences que l’on connaît. Ces deux atteintes à la religion viennent compléter une longue liste de provocations culturelles qui ont également souvent concerné les chrétiens.

1979 - La Vie de Brian

On ne rigole pas avec le Christ. Même si les Monty Python ne le représentent pas en tant que tel, leur Brian en est un faux jumeau qui vient dégommer toutes les religions au passage. Le film réussit à s’attirer les foudres des dignitaires catholiques, protestants et juifs, et sera interdit de sortie pendant une dizaine d’années en Irlande et Italie notamment.

1988 – La Dernière tentation du Christ

Un peu moins de dix ans après les Monty Python, c’est Martin Scorsese qui subit les violentes critiques des intégristes catholiques, choqués par le film du réalisateur américain qui décrit un Christ marié et père de famille. En France, des attentats touchent certains cinémas projetant le film dont l’un à Saint-Michel à Paris, qui fait quatorze blessés.

1988 – Les Versets sataniques

Après sa sortie, le Guide suprême de la révolution iranienne, l'ayatollah Khomeini, proclame une fatwa (édit religieux) condamnant à mort l’écrivain indien pour son blasphème contre l'islam et son prophète Mahomet. S'ensuit une décennie de clandestinité, sous protection armée. Salman Rushdie vit dans la peur, contraint de déménager régulièrement et de changer de nom. Son livre sera interdit dans de nombreux pays musulmans.

1990 – Le Coran en bande-dessinée

Musulman, le philosophe tunisien Youssef Seddik partait pourtant d’une bonne intention: offrir une retranscription du livre sacré de l’islam en bande dessinée à destination des plus jeunes. Mais toute représentation imagée du Coran étant proscrite, l’initiative est immédiatement condamnée par les dignitaires musulmans et les premiers volumes sont retirés des librairies.

1996 – Larry Flint

Douze ans après l’interdiction en France de l’affiche d’Ave Maria de Jacques Richard (une jeune femme aux seins nus est attachée sur une croix), c’est celle du film de Milos Forman qui subit le même sort, partout dans le monde. Ici, le pornographe américain, interprété par Woody Harrelson, fait le signe de croix, posé sur l’entrejambe d’une femme.

2002 – Amen

Ce n’est pas tant le contenu du film de Costa-Gavras, adapté d’une pièce qui avait déjà fait scandale en Allemagne et en Italie dans les années 1960, que l’affiche qui provoque le courroux de l’Eglise. Celle-ci, signée du sulfureux photographe Olivieiro Toscani, mêle la croix catholique et la croix gammée avec le titre «Amen» au milieu. L’affaire est portée devant les tribunaux, mais le film l’emporte.

2005 – Les caricatures de Mahomet

Le monde musulman s’enflamme après la publication par le quotidien danois, Jyllands-Posten, de douze dessins satiriques intitulés «Les visages de Mahomet». La polémique ne fera qu’enfler au fur et à mesure que d’autres journaux nationaux et internationaux, dont Charlie Hebdo, les reprendront et en ajouteront.

2011 – Piss Christ

Plongé dans de l’urine et du sang de vache, le crucifix photographié par l’Américain Andres Serrano, intitulé Piss Christ, fait scandale à chacune de ses exhibitions depuis 1987. Dernier saccage en date: la photo est détruite à coups de marteau et de pioche au musée d’art contemporain d’Avignon.

2011 – Benetton fait s’embrasser le pape et un imam

Reine de la provocation, la marque italienne réalise, dans le cadre de sa campagne «UNHATE» («non-haine»), un photomontage montrant Benoît XVI échangeant un baiser sur la bouche avec Mohamed Ahmed al-Tayeb, imam de la mosquée d’Al-Azhar au Caire. Sous la pression du Vatican, Benetton a ensuite accepté de retirer le photomontage et même de faire un don à l'Eglise catholique.

2011 – Golgota Picnic

Programmée à Toulouse et Paris à la fin de l’année 2011, la pièce de l’Argentin Rodrigo Garcia provoque des manifestations de catholiques quasiment à chaque représentation. En cause? Une lecture provocante des Evangiles, une scène de crucifixion trash et une peinture du Christ en «putain de diable».