ÇA CARTONNETemu et Shein représentent 22 % des colis gérés par La Poste

Temu et Shein représentent à elles seules 22 % des colis gérés par La Poste

ÇA CARTONNEL’activité d’acheminement des colis pèse plus de la moitié du chiffre d’affaires de La Poste
Les plateformes Temu et Shein représentent 22% des colis gérés par La Poste
Les plateformes Temu et Shein représentent 22% des colis gérés par La Poste - PublicDomainPictures - Pixabay
Olivier Mimran

O.M. avec AFP

En plus d’être un danger pour la planète et notre santé, la fast fashion va-t-elle faire exploser les centres de tri ? En tout cas, les plateformes Temu et Shein « représentent 22 % de nos colis », a déclaré mercredi 30 octobre 2024, lors d’une audition parlementaire, le PDG de La Poste Philippe Wahl.

C’est un point de plus que les colis gérés pour Amazon – qui est le premier client, mais aussi le premier concurrent de La Poste – et ce chiffre est atteint alors qu’ils pesaient « moins de 5 % il y a cinq ans ».

La direction de l’entreprise a ultérieurement précisé que la part des colis gérés pour le compte des deux plateformes était beaucoup plus significative en France qu’en Europe.

Un secteur crucial pour La Poste

Le commerce en ligne connaît pour l’heure une « reprise très lente » avec une « très forte pression sur les marges », avait auparavant précisé Philippe Wahl, affirmant continuer à penser que c’était un « secteur d’avenir ».

L’activité d’acheminement des colis pèse en effet plus de la moitié du chiffre d’affaires de La Poste, tandis que son activité historique, la lettre, ne représentera plus que 15 % de ses ventes à la fin de cette année, selon M. Wahl.

Made in China & low cost

Shein, une application fondée en Chine en 2012, est considéré comme un emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix.

Et Temu, qui connaît une progression fulgurante en Europe grâce à une stratégie de prix cassés, est la version internationale du mastodonte chinois de l’e-commerce Pinduoduo, né en 2015.

Un « tour de vis » réclamé

Fin septembre 2024, six pays de l’Union européenne (Allemagne, France, Autriche, Danemark, Pays-Bas et Pologne) ont demandé à l’Union européenne de serrer la vis contre ces sites de commerce en ligne, soupçonnés de vendre des produits parfois dangereux pour les consommateurs.

En juin 2024, la Commission avait réclamé des informations à Temu et Shein afin de vérifier leur conformité aux règles européennes en matière de protection des consommateurs, les questionnant notamment sur les mesures qu’elles mettent en œuvre afin de permettre le signalement de produits illégaux.

Notre dossier « E-Commerce »

D’autres demandes concernent les interfaces trompeuses (« dark pattern ») qui permettent de manipuler le comportement des utilisateurs, la protection des mineurs, la transparence des systèmes de recommandations de produits, ou encore la traçabilité des vendeurs sur ces plateformes.