BRRRRRR !Un festival de film d’horreur français vraiment terrifiants

Festival de Gérardmer : 20 films d’horreur français aussi réussis que terrifiants

BRRRRRR !Les Français ne sont pas les derniers quand il s’agit de faire peur comme en témoigne cette sélection en marge du Festival de Gérardmer
« Le Mangeur d'âme » de Julien Maury et Alexandre Bustillo
« Le Mangeur d'âme » de Julien Maury et Alexandre Bustillo - Star Invest France
Caroline Vié

Caroline Vié

Le Mangeur d’âmes de Julien Maury et Alexandre Bustillo est l’un des événements du Festival de Gérardmer 2024. Ce film tourné dans les Vosges raconte une enquête sur une disparition d’enfants. Un tour d’horizon du cinéma d’horreur français permet de patienter en attendant sa sortie en salles le 03 avril 2024. La France n’est pas avare en frissons en tous genres réalisés par des femmes et des hommes qui n’ont pas froid aux yeux.

Samuel Le Bihan dans « Gueules noires » de Mathieu Turi - Florent Grosnom/Alba Films / 20 Minutes

«Gueules noires » de Mathieu Turi (2023)

Mathieu Turi nous envoie à la mine à la fin des années 1950 dans Gueules noires. Des mineurs réveillent une créature des plus déplaisantes sous l’impulsion d’un chercheur inconscient et ils passent un sale quart d’heure voire plus si affinités. Après Hostile et Méandres, le cinéaste s’impose de nouveau dans le domaine du cinéma de genre avec ce film historique et horrifique sur fond de luttes des classes. Le fait qu’il a tourné dans une vraie mine du Nord la France est un atout non négligeable.

Théo Christine dans « Vermines » de Sébastien Vaniček - Tandem Films / 20 Minutes

«Vermines » de Sébastien Vaniček (2023)

Les arachnophobes vont faire des cauchemars grâce à Vermines de Sébastien Vaniček. Un immeuble est envahi par des araignées bien énervées à la taille de plus en plus impressionnante. La lutte pour la survie des habitants se double d’un message écologique. Le réalisateur, qui a tenu à utiliser de véritables bébêtes sur le plateau, fait montre d’un beau talent pour l’horreur dans ce premier film prometteur.

« Le Règne animal » de Thomas Cailley - I. Mathie/StudioCanal / 20 Minutes

Le Règne animal de Thomas Cailley (2023)

Mais quelle merveille ! Après avoir étonné pour Les Combattants, Thomas Cailley signe une deuxieme film prodigieux. Le Règne animal plonge dans une société où les humains se transforment en animaux. Romain Duris, Adèle Exarchopoulos et Paul Kircher doivent s’adapter à cet univers horrifique où la nature reprend ses droits. Révélé à Cannes, ce film horrifique, puissant et poétique, n’est pas qu’un film de genre. Il est l’une des œuvres les plus fortes de 2023.

Bérénice Bejo, Matilda Lutz et Finnegan Oldfield dans « Coupez ! » de Michel Hazanavicius - Lisa Ritaine/Studio Canal / 20 Minutes

«Coupez ! » de Michel Hazanavicius (2022)

Le tournage d’un film de zombies tourne vinaigre dans Coupez ! de Michel Hazanavicius qui a fait l’ouverture du Festival de Cannes. Ce remake d’une comédie gore japonaise est une réussite qu’il fait vraiment voir jusqu’au bout pour en saisir tout l’humour. C’est aussi bien mis en scène qu’interprété. Jean-Christophe Spadaccini a fait des merveilles pour les effets spéciaux. On est vraiment dans le film !

Anthony Bajon dans « Teddy » de Ludovic et Zoran Boukherma - The Jokers / 20 Minutes

«Teddy » de Ludovic et Zoran Boukherma (2021)

Les loups-garous connaissent une nouvelle incarnation en la personne d’Anthony Bajon dans Teddy des frères Ludovic et Zoran Boukherma. La métamorphose de leur jeune héros est une bonne façon de montrer ses difficultés à s’adapter à al vie de son petit village. Ils maintiennent une ambiguïté totale sur l’état de leur héros dont on se sait jamais s’il est dérangé ou possédé.

Suliane Brahim dans « La Nuée » de Just Philippot - The Jokers/Capricci / 20 Minutes

«La Nuée » de Just Philippot (2021)

Encore un film découvert à la Semaine de la Critique et confirmé par des prix au Festival de Gérardmer ! La Nuée de Just Philippot mêle intrigue familiale et message écologique autour d’une ferme de sauterelles comestibles. Suliane Brahim est exceptionnelle en mère solitaire tentant de faire survivre son exploitation avec des méthodes pas toujours très orthodoxes. On est touché en plein cœur par ce personnage de femme forte. Le réalisateur était de retour à Cannes avec Acide en 2023.

Matilda Lutz dans « Revenge » de Coralie Fargeat - Rezo Films / 20 Minutes

«Revenge » de Coralie Fargeat (2018)

Ça dépote, Revenge de Coralie Fargeat. La réalisatrice et l’actrice Matilda Lutz s’emparent du Rape and Revenge avec une sauvagerie incroyable. La vengeance d’une jeune femme violée qui fait passer le goût des tripes à la mode de Caen à ses agresseurs a traumatisé le Festival de Sundance par sa brutalité. La chasseresse n’y va pas avec le dos de la cuillère maniant armes blanches et flingues sur des « porcs » au masculin. Le féminisme prend un tournant réjouissant avec ce film jouissif.

Garance Marillier dans « Grave » de Julia Ducournau - Wild Bunch / 20 Minutes

«Grave » de Julia Ducournau (2017)

Avec Grave, Julia Ducournau et sa productrice Julie Gayet ont créé un véritable choc. Découverte par la Semaine de la Critique cannoise et récompensée à Gérardmer, l’histoire d’une végétarienne qui se découvre un goût immodéré pour la chair humaine est dérangeante à souhait sans être répugnante. La cinéaste a persévéré dans le genre avec Titane, encore plus graphique et récompensé par la Palme d’or, qui a confirmé que l’horreur au féminin en a sous le capot.

« Goal Of The Dead » de Thierry Poiraud et Benjamin Rocher - Luminor Films Distribution / 20 Minutes

«Goal Of The Dead » de Thierry Poiraud et Benjamin Rocher (2014)

Goal Of The Dead de Thierry Poiraud et Benjamin Rocher est un ovni. Il s’agit de deux longs métrages qui se suivent pour mêler film de zombies et football. Alban Lenoir et Ahmed Sylla font partie du casting de cette réjouissante comédie riche en effets sanglants. Le retour d’un ancien as du ballon rond dans sa petite ville sert de prétexte à un déchaînement de séquences « gorissimes ». C’est particulièrement jubilatoire.


« Aux yeux des vivants de Julien Maury et, Alexandre Bustillo - Tanzi Distribution/M6 Vidéo / 20 Minutes

Aux yeux des vivants de Julien Maury et Alexandre Bustillo (2014)

Les duettistes Julien Maury et Alexandre Bustillo, réalisateurs de A l’intérieur, Livide aiment le cinéma d’horreur qui le leur rend bien. Aux yeux des vivants est l’un de leurs films les plus réussis. Des adolescents y affrontent des tueurs dans le décor magique d’un studio de cinéma abandonné. On pense à Stand By Me et à Massacre à la tronçonneuse. Une belle atmosphère angoissante en lieu et place de surenchère de gore fait d’Aux yeux des vivants un petit bijou.

Mylène Jampanoï dans « Martyrs » de Pascal Laugier - Wild Bunch / 20 Minutes

«Martyrs » de Pascal Laugier (2008)

Voilà une œuvre qui a fait scandale au point qu’elle a failli être interdite à sa sortie ! Dans Martyrs de Pascal Laugier, Mylène Jampanoï et Marjana Jalaouï livrent des performances inouïes. Ce film fait passer la saga Saw pour une bluette. Le réalisateur y réfléchit sur la mort et la douleur au travers de scènes de tortures très réalistes dont le regretté Benoît Lestang a signé les effets spéciaux. Ames sensibles s’abstenir (vraiment).

« Frontière (s) de Xavier Gens - Isabelle Chêne-Dubois/EuropaCorp / 20 Minutes

«Frontière (s) » de Xavier Gens (2008)

Xavier Gens a le sens de la fête ce qu’il montre généreusement dans Frontière (s) où ses personnages en prennent plein la figure. Dans un monde brutal, des bouchers font passer leurs victimes de vie à trépas avec toutes sortes de méthodes très inventives. Ça secoue bien comme il faut ! Le réalisateur a ensuite sa carrière avec Farang, la série Gangs of London et Sous la Seine où un grand requin fait des ravages dans le fleuve parisien.

Vincent Cassel dans » Sheitan » de Kim Chapiron - StudioCanal / 20 Minutes

«Sheitan » de Kim Chapiron (2006)

En arabe, Sheitan veut dire Satan, une bonne occasion pour Vincent Cassel de livrer une performance haute en couleur en berger sataniste qui terrorise les jeunes et les spectateurs. Kim Chapiron lui a fait donner le maximum et c’est régal de le voir ainsi jouer avec son image. Cette production du collectif Kourtrajmé est toujours aussi pêchue et angoissante. Ce film fait par des jeunes pour des jeunes, ce film de pote à un côté galvanisant indémodable.

Laurent Lucas dans « Calvaire » de Fabrice Du Welz - Potemkine / 20 Minutes

«Calvaire » de Fabrice Du Welz (2005)

Fabrice Du Welz est belge mais on va lui accorder une dérogation pour Calvaire, sélectionné à la Semaine de la Critique cannoise. Il s’y penche sur la triste aventure d’un chanteur (Laurent Lucas) séquestré dans un village par des fous furieux qui assouvissent leurs pulsions sur les voyageurs. C’est peu d’écrire que ce que le titre du film annonce, le pauvre héros va le subir dans sa chair pendant tout le film. Le sens du malaise teinté d’humour dont fait montre le réalisateur rend ce premier long métrage très étonnant.

Cécile de France dans « Haute tension » d’Alexandre Aja - EuropaCorp/ESC / 20 Minutes

«Haute tension » d’Alexandre Aja (2003)

Haute tension d’Alexandre Aja a ouvert la porte au « slasher » français décomplexé et réussi au début des années 2000. Le réalisateur - qui a depuis fait une belle carrière aux Etats-Unis - envoie un tueur fou d’armes blanches (fou tout court aussi) poursuivre Cécile de France et Maïwenn. Alexandre Aja aime le cinéma d’horreur comme le gore généreux et cela se sent dans le côté jubilatoire de ce film très rythmé où on retrouve l’excellent Philippe Nahon.

Marina De Van dans son film « Dans ma peau » - Rezo Films/Potemkine / 20 Minutes

«Dans ma peau » de Marina De Van (2002)

Le personnage de Dans ma peau souffre d’une étrange maladie : elle se découpe des morceaux de peau et les mange ce qui procure une sensation de calme à cette femme stressée. La réalisatrice incarne le rôle principal de son film. Sa réflexion sur le corps à base d’autophagie est aussi fascinante que difficilement supportable. Marina De Van ouvre la porte sur un monde de douleur et de maladie mentale à réserver à un public d’adultes amateurs de sensations très fortes.

Béatrice Dalle dans « Trouble Every Day » de Claire Denis - Rezo Films / 20 Minutes

«Trouble Every Day » de Claire Denis (2001)

Claire Denis envoûte et dérange avec Trouble Every Day. Béatrice Dalle et Vincent Gallo y sont victimes d’une étrange maladie qui les pousse à dévorer leurs semblables. La cinéaste livre une œuvre radicale qui peut, dérouter voire dégoûter. La violence et le sexe sont ses sujets favoris qu’elle maîtrise plus que jamais dans ce film qui traite d’anthropophagie sans prendre de pincettes. Allergiques au gore s’abstenir !

« Les Deux orphelines vampires » de Jean Rollin - Les Films ABC / 20 Minutes

«Les Deux orphelines vampires » de Jean Rollin (1997)

Il est impossible de parler de cinéma d’horreur français sans évoquer Jean Rollin. Cet artisan grand amoureux des buveurs de sang et des jeunes femmes en petites tenues a réalisé une œuvre poétique et attachante avec les moyens du bord. Les Deux orphelines vampires constitue un bel exemple de son style constitué d’érotisme délicat et de gore bien saignant. Cet amoureux du genre mérite autant de respect que d’affection. Il manque au cinéma.

Edith Scob dans « Les Yeux sans visage » de Georges - Gaumont / 20 Minutes

«Les Yeux sans visage » de Georges Franju (1960)

Pierre Brasseur en savant fou se livre à des expériences terribles sur des demoiselles dans l’espoir de soigner sa fille défigurée dans Les Yeux sans visage de Georges Franju. Une poésie macabre nimbe cette œuvre sublime inspirée d’un roman de Jean Redon. Edith Scob fascine tout autant que la superbe photographie en noir et blanc emportant le spectateur dans un monde délicieusement cauchemardesque.


Véra Clouzot dans « Les Diaboliques » d’Henri Georges-Clouzot - Acacias Films / 20 Minutes

«Les Diaboliques » d’Henri-Georges Clouzot (1955)

Oui, Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot, ça fait toujours peur. On ne considère plus jamais une baignoire comme avant quand on a vu ce thriller horrifique inspiré d’un roman de Boileau et Narcejac. Véra Clouzot et Simone Signoret sont unies contre Paul Meurisse, qu’on adore détester, pour une histoire de vengeance d’une incroyable cruauté. Avec, en prime, Johnny Hallyday en figurant dans le pensionnat où se déroule l’intrigue.

« Le Mangeur d’âme » de Julien Maury et Alexandre Bustillo - Star Invest France / 20 Minutes