Les 20 comédies qui prouvent que le rire est français
rions un peu•En marge de l’ouverture de la 27e édition du Festival de l’Alpe d’Huez, « 20 Minutes » revient sur vingt succès de la comédie à la françaiseCaroline Vié
La 27e édition du Festival de l’Alpe d’Huez promet de beaux éclats de rire sur les pistes mais surtout dans les salles. La comédie française est à l’honneur dans cette manifestation qui réunit des stars du genre dont Kev Adams qui en fait l’ouverture avec Maison de retraite 2, suite de son grand succès de 2022. De quoi donner envie de se souvenir des grands moments de rigolade offerts par notre cinéma. Les Français sont si drôles qu’il était impossible de citer toutes les comédies qui ont fait se gondoler le public. Pardon d’avance pour les omissions.
«Antoinette dans les Cévennes » de Caroline Vignal (2020)
Les femmes aussi savent faire rire ! Laure Calamy n’a pas volé son César pour son rôle de cœur solitaire tentant d’oublier une peine de cœur en partant se promener avec un âne. Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal fait partager la belle randonnée de cette jeune femme moderne qui panse ses blessures avec dynamisme. L’actrice et la réalisatrice se sont retrouvées en 2024 pour Iris et les hommes, fantaisie drôlement féministe et culottée sur les désirs d’une femme mariée.
«Pattaya » de Franck Gastambide (2016)
Franck Gastambide est parti en Thaïlande avec ses gars sûrs pour le très trash Pattaya, qui élève le mauvais goût au rang d’art (et c’est ça qui est bon !). Malik Bentalha et Anouar Toubali forment le noyau dur de la troupe de ce fan de cinéma d’action qui a concrétisé un rêve en réalisant des films. Son univers potache a réuni de nombreux fans tant sur le grand écran que sur le petit où l’excellente série Validé, autour du milieu du rap, fait un carton.
«Babysitting » de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou (2014)
C’est ainsi qu’a commencé l’histoire d’amour de la « bande à Fifi » avec le public. Philippe Lacheau était déjà entouré de Tarek Boudali et Julien Arruti pour Babysitting, film qui a remporté le prix spécial du jury et celui du Public à l’Alpe d’Huez en 2014. Plus de deux millions de rieurs ont vu le film. Et la popularité de ces joyeux drilles ne s’est pas démentie depuis. Etre potes, ça peut donner de bien belles aventures de cinéma ! Le succès du récent Alibi.com 2 l’a encore confirmé.
«Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu » de Philippe de Chauveron (2014)
Le couple de bourgeois cathos coincés que forment Chantal Lauby et Christian Clavier va se demander pendant trois films Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? sous la direction de Philippe de Chauveron. Ces Français un brin xénophobes doivent composer avec des gendres puis des petits-enfants qui bousculent leurs convictions étriquées. Le triomphe du premier film qui brocarde le racisme ordinaire ne s’est pas démenti pour ses suites.
«9 mois ferme » d’Albert Dupontel (2013)
Albert Dupontel connaît enfin un grand succès public après avoir scandalisé avec Bernie. Il n’a pas mis tant d’eau que ça dans son humour féroce pour 9 mois ferme, deux fois Césarisé (pour le scénario et pour Sandrine Kiberlain). Cette dernière y va à fond en juge qui s’est fait mettre enceinte par un détenu (joué par le réalisateur) après une soirée de beuverie. Nicolas Marié, fidèle complice d’Albert Dupontel, est à pleurer de rire pour sa composition d’avocat bègue.
«Intouchables » d’Eric Toledano et Olivier Nakache (2012)
Intouchables d’Eric Toledano et Olivier Nakache a fait carton plein avec plus de 19 millions de spectateurs dans les salles. Et il a aussi récolté plein de César. Inspiré de l’histoire vraie de Philippe Pozzo di Borgo, l’amitié entre l’homme d’affaires tétraplégique joué par François Cluzet et son infirmier incarné par Omar Sy (césarisé pour le rôle) a touché toute la France en parlant du handicap sans voile et sans misérabilisme. « Pas de bras, pas de chocolat » ? Mais beaucoup de cœur. Le duo de cinéaste a récidivé avec Le Sens de la fête.
«Les Tuche » d’Olivier Barroux (2011)
Dans la famille Tuche, je demande… tout le monde ! Les Tuche d’Olivier Barroux est un succès au point que la petite équipe s’est retrouvée pour trois autres films. Ces habitants du nord de la France metteurs de pieds dans tous les plats ont successivement visité Monaco, les Etats-Unis et l’Elysée sans perdre leur côté farfelu et leur bonne humeur. Leur popularité ne s’est jamais démentie tant le public se retrouve dans leur regard sur le monde, toujours rigolo et jamais méchant.
«L’Arnacœur » de Pascal Chaumeil (2010)
Avec L’Arnacœur, Pascal Chaumeil a donné un grand coup de pied dans la comédie romantique et le public a répondu « présent » ! Réunir Romain Duris et Vanessa Paradis dans les rôles principaux, épaulés par Julie Ferrier et François Damiens, est un coup de génie qui a séduit 4,7 millions de spectateurs. Les aventures d’un escroc qui a épousé la profession de briseur de couple professionnel doivent beaucoup à leur complicité et leurs drôleries conjuguées. On aime ces personnages bien croqués.
«Bienvenue chez les Ch’tis » de Dany Boon (2008)
Les planètes se sont alignées pour Bienvenue chez les Ch’tis de Dany Boon. Il s’y met en scène dans le rôle d’un facteur qui fait découvrir ce petit coin de paradis à Kad Merad qui y a été muté en punition. Cinq César et plus de vingt (20 !) millions de spectateurs en salle ont réconcilié professionnels et grand public autour de cette fantaisie tendre à l’humour bon enfant qui a connu des adaptations dans plusieurs pays. La générosité de Dany Boon a payé et bien payé !
«OSS 117, Le Caire nid d’espions » de Michel Hazanavicius (2006)
Il s’appelle Hubert Bonisseur de la Bath et le moins qu’on puisse dire est que cet as des services secrets français est aussi bête que les pointes de son nœud papillon. Il sévit dans l’Egypte de 1955 sous les traits d’un Jean Dujardin épatant en imbécile prétentieux tentant de tourner la tête à Bérénice Bejo et à Aure Atika. OSS 117, Le Caire nid d’espions a connu deux suites mais ce premier volet est le plus réussi en révélant ce personnage haut en couleur (bleu, blanc, rouge).
«Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre » d’Alain Chabat (2002)
Rendons à César ce qui appartient à Alain Chabat et vice-versa : Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre est la plus réussie des adaptations des aventures du petit Gaulois. Il a su retrouver l’esprit d’Albert Uderzo et de René Goscinny qu’il a modernisé de façon magistrale en réunissant autour de lui une bande de complices (Monica Bellucci, Jamel Debbouze et Edouard Baer pour ne citer qu’eux). Le génie comique de la bande dessinée s’incarne parfaitement à l’écran.
«Le Dîner de cons » de Francis Veber (1998)
Le regretté Jacques Villeret émeut tout autant qu’il fait glousser dans Le Dîner de cons de Francis Veber qui adapte lui-même sa pièce à l’écran. Il vole la vedette à Thierry Lhermitte, Francis Huster et Daniel Prévost en naïf fan des maquettes en allumettes qui sème le chaos. La mécanique comique est si bien huilée que plus de neuf millions de spectateurs se sont invités à ce dîner qui a reçu trois César récompensant Jacques Villeret, Daniel Prévost et le scénario. Le film a même eu droit à un (très mauvais) remake américain.
La Cité de la peur d’Alain Berbérian (1994)
Les Nuls sur grand écran, c’est un pari gagnant. La Cité de la peur d’Alain Berbérian retrouve l’esprit du trio comique (Chantal Lauby, Alain Chabat et Dominique Farrugia avec un clin d’œil au regretté Bruno Carette). Ils s’offrent même le luxe de remettre la Carioca à la mode. Le monde du cinéma en prend pour son matricule et le Festival de Cannes aussi. Si comme un héros du film, les auteurs vomissent quand ils sont contents, ils doivent vivre un malaise perpétuel tant leur film est toujours adoré et cité (jeu de mots voulu) par toutes les générations.
«Les Visiteurs » de Jean-Marie Poiré (1993)
Jean-Marie Poiré fait voyager le comte de Montmirail (Jean Reno) et son serviteur Jacquouille la Fripouille (Christian Clavier) dans le temps pour Les Visiteurs qui connaîtra deux suites et un remake américain signé par le réalisateur lui-même. La collision entre ces héros venus du Moyen-Âge et leurs descendants comme leur découverte de la France des années 1990 a cartonné. Cité huit fois aux César, le film a permis à Valérie Lemercier, de remporter la statuette.
«Le Père Noël est une ordure » de Jean-Marie Poiré (1982)
Le Splendid dans toute sa splendeur fait passer une nuit de la Saint-Sylvestre de folie dans Le Père Noël est une ordure de Jean-Marie Poiré. Les répliques cultes abondent dans cette adaptation de l’une de leurs pièces mettant en scène Josiane Balasko, Anémone, Marie-Anne Chazelle, Thierry Lhermitte et la voix de Michel Blanc qui passe des coups de fil obscènes. Des répliques comme « C’est cela oui » ou « Ça dépend, ça dépasse » sont entrées dans le langage courant. Les Bronzés et sa suite confirmeront leur popularité.
«Les Aventures de Rabbi Jacob » de Gérard Oury (1973)
Gérard Oury et Louis de Funès ont longtemps été les vedettes du box-office français pour La Grande vadrouille (1966). L’acteur trouve aussi l’un de ses plus beaux rôles dans Les Aventures de Rabbi Jacob que Gérard Oury a coécrit avec sa fille Danièle Thompson et le rabbin Josy Eseinberg. En patron irascible et xénophobe, il fait pleurer de rire quand il se trouve pris au piège d’un quiproquo savoureux. Son numéro musical au cœur de la communauté juive émerveille toujours autant. C’est un bonheur indémodable teinté de grand art comique.
«Le Magnifique » de Philippe de Broca (1973)
Rarement Jean-Paul Belmondo n’a été aussi « toctoc-badaboum » quand dans Le Magnifique de Philippe de Broca. Il incarne le double rôle d’un écrivain complexé et de son héros, James Bond français séducteur au point d’en devenir hilarant. La star s’autoparodie avec délices pour les beaux yeux de Jacqueline Bisset entre deux scènes d’action aussi délirantes que spectaculaires. L’une des meilleures comédies de Bébel à laquelle le OSS 117 joué par Jean Dujardin doit beaucoup.
«Les Tontons flingueurs » de Georges Lautner (1963)
Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier, Jean Lefebvre et Robert Dalban sont inoubliables en « vieux de la vieille » au parler fleuri par les dialogues de Michel Audiard. Les Tontons flingueurs de Georges Lautner, c’est du solide ! L’alcool qui est censé rendre ses consommateurs aveugles n’a pas touché les 3,3 millions de spectateurs que le film a attirés en salle lors de sa sortie en 1963. Et ce n’est fini : les répliques cultes du film continuent à circuler même quand on ne l’a pas vu.
Mon oncle de Jacques Tati (1958)
Avec Monsieur Hulot, Jacques Tati a créé un personnage tendre et lunaire devenu un archétype de la comédie française dans le monde entier. Avec sa pipe et chapeau, ce monsieur tout le monde ne ressemble à personne. Mon oncle permet une belle initiation au style poétique et burlesque d’un cinéaste majeur ce qui ne l’empêche pas d’être tordant. Jacques Tati égratigne la société de consommation de la fin des années 1950 mais son analyse malicieuse n’a pas pris une ride.
L’arroseur arrosé d’Auguste et Louis Lumière (1856)
Les frères Lumière rigolaient déjà à la fin du siècle dernier avec L’Arroseur arrosé. Le film dure moins d’une minute mais le gag est indémodable. Les pères du 7e Art savaient s’amuser en orchestrant la rencontre entre un chenapan et un jardinier. Eclaboussures et éclats de rire sont au programme de ce court métrage facétieux. Il a fait le bonheur des curieux du Grand café parisien dès 1896 pour des projections de ce que les frères appelaient « des vues photographiques animées ».