«Marley»: Bob Marley comme on ne l'avait jamais vu
DOCUMENTAIRE•Un cri d'amour au pape du reggae...Caroline Vié
Qu'on soit fan de reggae ou pas, Marley, the Definitive Story est à découvrir. Kevin Macdonald a mouillé sa chemise pour brosser un portrait de cette icône disparue en 1981 des suites d'un cancer généralisé. Plus qu'un documentaire musical, cette œuvre passionnante et magnifiquement filmée est une tentative pour comprendre une figure emblématique du siècle dernier.
Marley et lui
Après s'être fait les dents sur Idi Amin Dada pour la fiction Le Dernier Roi d'Ecosse, Kevin Macdonald laisse de nouveau apparaître sa fascination pour l'Afrique en montrant un Bob Marley méconnu, mal dans sa peau de métisse parce qu'il regrettait de n'avoir pas été «plus noir».
Les témoignages de ses proches et des images d'archives exceptionnelles dévoilent un homme complexe, d'autant plus attachant qu'il était pétri de contradictions. Pendant près de deux heures trente qui passent comme un souffle, on se prend à se laisser séduire par ce musicien génial, play-boy impénitent et charmeur professionnel que Macdonald a l'intelligence de ne pas angéliser. De très beaux moments de cinéma provoquent des émotions puissantes. On retiendra notamment une scène déchirante où le demi-frère blanc du musicien découvre sa chanson «Cornerstone» et se laisse submerger par ce cri de désespoir.
La lutte de Marley contre la maladie qui aura raison de lui à l'âge de 36 ans est aussi décrite avec autant de pudeur que d'admiration. Marley n'a rien d'une hagiographie. On sort de la salle avec l'envie d'écouter sa musique même quand on n'aime pas vraiment le reggae.