«Le grand soir»: Pour Delépine et Kervern, punk is not dead
COMÉDIE•e duo Benoît Delépine-Gustave Kerven est toujours aussi fou...Caroline Vié
Benoît Delépine et Gustave Kervern signent Le Grand Soir, mené par un duo aussi allumé qu’eux: Benoît Poelvoorde en punk à chien et Albert Dupontel en employé étriqué prêt à tout plaquer pour suivre son frangin sur la voie de la bière et de la révolution.
A nous le libertaire!
Les réalisateurs de Mammuth et Louise- Michel, joyeux transfuges de «Groland», se donnent un mal fou pour avoir l’air de jean-foutre, mais leur comédie brillanteet désespérée vibre d’amour pour le cinéma. «Oui, c’est vrai, on a bossé», avoue Kervern comme s’il disait un gros mot. Adoubés à Cannes par la section Un certain regard dont ils ont reçu le prix spécial du jury, les potes n’ont rien perdu de leur insolence en forme de politesse du désespoir. Une scène où Dupontel tente de s’immoler par le feu dans l’indifférence générale est emblématique d’une oeuvre aussi sombre que l’humour de ses auteurs. «Le titre est ironique car le grand soir n’est pas pour après-demain», précise Delépine. La liberté et la solitude qu’elle implique, la dictature du chacun pour soi sont les thèmes majeurs d’un film «libertaire, mais pas anarchiste», note Dupontel. La complicité de la bande est l’un des charmes d’un film joyeusement foutraque et gravement lucide, tourné dans une zone commerciale sinistre. «On est tous des punks à chien», hurle Poelvoorde dans le micro d’une grande surface. On sort de là avec l’impression d’avoir une crête sur la tête, la rage au coeur et un toutou nommé Billy Bob sur les talons. Punk is not dead? Chouette!
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La bande annonce: