Viggo Mortensen: «"Sur la route" est plus que jamais d'actualité»

Viggo Mortensen: «"Sur la route" est plus que jamais d'actualité»

INTERVIEW – L'acteur joue dans le film de Walter Salles...
Propos recueillis par Caroline Vié

Propos recueillis par Caroline Vié

Viggo Mortensen n’a qu’un petit rôle dans Sur la route de Walter Salles, mais il défend avec passion ce road-movie inspiré de Jack Kerouac où il campe l’écrivain Hunter S. Thompson.

Pensez-vous que «Sur la route» puisse encore séduire les jeunes d’aujourd’hui?

Plus que jamais car nous sommes dans une société très puritaine qui n’est pas si éloignée de celle dans laquelle évoluait Kerouac quand il a écrit son livre. Les gens commencent à bouger et la révolte à pointer son nez… Sur la route est plus que jamais d’actualité.

Quand avez-vous découvert le livre?

J’avais dix-sept ans, l’âge idéal pour le lire et je peux dire qu’il m’a fait rêver. Il m’a donné envie d’être libre et de partager les aventures de ces héros. Aujourd’hui, les ados sont trop timorés pour se lancer dans un tel périple.

Vous auriez aimé voir la version que Kerouac avait prévu de tourner avec James Dean et Marlon Brando?

Le concept est fascinant mais je pense qu’il se serait livré à de tels numéros d’acteurs que cela serait devenu leur film à eux. J’aime l’idée que Walter Salles a choisi des jeunes acteurs peu connus parce que cela favorise l’identification du spectateur aux personnages. Même Kristen Stewart, qui est une star, est si parfaite qu’on oublie qu’on l’a vue dans d’autres films.

Ce n’était pas frustrant d’avoir un si petit rôle?

Pas du tout. C’est aussi passionnant d’écrire une nouvelle qu’un roman même si ce n’est pas tout à fait le même exercice. J’ai passé une semaine merveilleuse à travailler avec Walter Salles et les autres acteurs.

Vous vous êtes beaucoup préparé pour le rôle?

J’ai surtout écouté des enregistrements de la voix de Thompson pour essayer de restituer son phrasé. C’était un grand écrivain très novateur qui a inspiré bien des artistes et je ne voulais pas le trahir.

Heureux d’être de retour à Cannes après «History of Violence»?

J’aime le festival même si on a mal aux yeux après la montée des marches à force de prendre des flashes dans la figure! Je n’ai qu’une frustration: être contraint de partir avant d’avoir vu Cosmopolis de mon ami David Cronenberg et Maniac avec Elijah Wood, mon partenaire du Seigneur des anneaux que j’aurais adoré découvrir dans la peau d’un psychopathe.