Dumont a la beauté du diable

Dumont a la beauté du diable

Dire du cinéma de Bruno Dumont qu'il est exigeant est une évidence, mais exigeant ne veut pas dire barbant. Pour Hors Satan, le réalisateur de L'Humanité (1 999) et Flandres (2 006) reste fidèle au sty...

Dire du cinéma de Bruno Dumont qu'il est exigeant est une évidence, mais exigeant ne veut pas dire barbant. Pour Hors Satan, le réalisateur de L'Humanité (1 999) et Flandres (2 006) reste fidèle au style épuré et magique qui en a fait l'un des favoris du Festival de Cannes toutes éditions confondues. Sans concession, il emporte le spectateur dans une nature sauvage auprès d'un ange exterminateur tendre avec la fille qu'il a prise sous son aile, incroyablement brutal avec les persécuteurs de cette dernière. On y retrouve tous les thèmes chers à Bruno Dumont, à commencer par la spiritualité. « Je cherche à magnifier l'ordinaire de la façon la plus simple possible », explique-t-il. Ce cinéma de sensation peut rebuter ou enchanter par son âpreté. « J'en ai assez des films conçus pour un public passif. J'admets que les miens demandent un effort, mais ils sont parfaitement compréhensibles pour qui le fournit », confie le réalisateur. Paysages de la Côte d'Opale d'une intense beauté, absence totale de musique et réflexion mystique emportent ceux qui se laissent gagner par la force d'un cinéaste pour lequel cette œuvre somme constitue un sommet.C.V.