CINEMA«La planète des Singes: les origines»: Quand Andy Serkis fait le singe

«La planète des Singes: les origines»: Quand Andy Serkis fait le singe

CINEMASpécialiste de la «motion capture», l'acteur incarne le principal héros singe du film...
Caroline Vié

Caroline Vié

Andy Serkis campe César, le héros simiesque de La planète des singes: les origines, film de science-fiction signé Rupert Wyatt. L’acteur est méconnaissable sous son costume virtuel mais cela ne lui fait ni chaud ni froid. Il est un spécialiste de la «motion capture» ou «mocap», procédé qui permet de retravailler la performance d’un acteur pour la compléter en images de synthèse.

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Des personnages comme Gollum pour Le seigneur des anneaux et King Kong, deux films de Peter Jackson ont fait du comédien anglais un vieux loup de mer des effets spéciaux. Il s’y est de nouveau frotté pour camper le capitaine Haddock des Aventures de Tintin, le secret de la Licorne de Steven Spielberg qui sortira en octobre.

La technique au service de l’acteur

«Je ne considère jamais mes personnages du point de vue des effets spéciaux, insiste Serkis. Pour moi, créer César demande exactement le même travail que si j’incarnais un être humain. Ce sont les sentiments qui comptent.» Des sentiments, César en éprouve de puissants: il finit par se défier de l’espèce humaine après être devenu intelligent à la suite d’expériences sur la maladie d’Alzheimer dans un laboratoire de recherches.

Pour lui donner vie, Andy Serkis a vu sa besogne facilitée par de nouvelles techniques de «mocap». Il n’est pas si loin le temps où l’acteur devait faire preuve de belles capacités d’imagination pour inventer ce qui l’entourait sur des écrans verts et bleus.

Toujours davantage de magie

«Je tournais d’abord ma partie avec les autres acteurs puis je devais ensuite tout reproduire pour la «mocap» afin que l’on puisse retravailler mon personnage et l’incruster dans l’image», soupire-t-il rétrospectivement. Comme la technique n’était pas fiable, il fallait souvent recommencer. «On s’arrachait les cheveux», se souvient Serkis. Aujourd’hui, les choses ont bien évolué notamment du côté des regards des personnages devenus criants de vérité. «C’est par les yeux que vivent les personnages, précise Serkis. Il suffit de voir le regard désespéré de King Kong pour le comprendre.»

Comme un acteur normal

Sur le film de Rupert Wyatt, un Andy Serkis bardé de capteurs pouvait filmer sa performance en une seule fois et en décors naturels. «C’est la démonstration que la technologie n’est là que pour servir la performance des comédiens. J’aimerais qu’on l’oublie totalement pour ne se souvenir que de César», dit-il.

Andy Serkis vient d’ailleurs de fonder une maison de production dans laquelle il compte exploiter la «mocap» pour des jeux vidéo. «Ce procédé n’a pas fini de nous épater», déclare le comédien qui tourne en ce moment Bilbo le Hobbit. Il est à la fois comédien et réalisateur de deuxième équipe pour cette fresque mise en scène par Peter Jackson.