Eva Ionesco n’a pas rigolé tous les jours avec sa maman Irina, artiste et photographe célèbre qui faisait poser la gamine pas encore pubère en fort petite tenue, voire sans tenue du tout.

Cette mère adorée et abhorrée, la réalisatrice lui rend un hommage vibrant de passions dans My Little Princess. «Je suis restée en-dessous d’une vérité qui n’aurait pas été acceptable au cinéma», précise la cinéaste.

«Il ne s'agit pas d'une autobiographie»

La jeune Anamaria Vartolomei, impeccable Lolita âgée de 10 printemps, interprète le modèle devenue une star malgré elle dans un film bien accueilli à la Semaine de la critique de Cannes.

Les détails tirés de l’enfance d’Eva Ionesco abondent dans cette oeuvre maladroite dans sa sincérité, mais «il ne s’agit pas d’une autobiographie bien que j’aborde des sujets intimes».

Pour interpréter cette génitrice érigeant l’égoïsme en art, la cinéaste a dirigé une Isabelle Huppert, aussi fascinante que terrifiante. Sa prestation flamboyante a certainement aidé Eva à pardonner à Irina bien que ses photos polissonnes continuent toujours de circuler après qu’elle a perdu son procès contre sa mère. «J’aimerais que mon film montre qu’on ne peut pas tout faire au nom de l’art.»