l'apocalypse selon von trier
drame Le cinéaste danois palmé pour « Dancer in the Dark » livre une fable superbe et émouvanteà Cannes, caroline Vié
Que feriez-vous quelques jours avant la fin du monde ? Les personnages du Melancholia de Lars von Trier se marient, dépriment et règlent leurs affaires familiales le temps d'une fable sublime et désespérée emportée par Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg.
No future
Dès les premières images, le ton est donné. Notre bonne vieille Terre entre en collision avec la planète Melancholia, un nom évocateur de la profonde dépression que dissimule une ravissante jeune épousée. Grand névrosé devant l'Eternel, von Trier plonge en apnée et sait décrire le mal-être avec une délicieuse cruauté. Kirsten Dunst, beauté fragile et bipolaire, est tout aussi imprévisible qu'une nature dévastatrice quand elle évolue en ouragan dans sa riche famille dysfonctionnelle. Charlotte Gainsbourg, roc friable, la soutient avec un talent éblouissant au milieu de seconds rôles remarquables : Udo Kier, Stellan Skarsgard ou Charlotte Rampling. Lars von Trier joue davantage sur le registre de l'émotion que sur celui de la provocation avec cette œuvre pleine de bruits et de fureur où il fait battre le cœur du spectateur aux accents de Tristan et Isolde de Richard Wagner. On sort de la salle bouleversé par des images d'une force incroyable comme cette boule venue du comos mettant un point final à l'aventure de l'humanité.