Après « L'Esquive », Sara Forestier plonge en enfer dans « Hell »
Sourire d'ange et beauté du diable, Sara Forestier joue une bourgeoise dans Hell, de Bruno Chiche©2006 20 minutes
Un sourire d'ange et la beauté du diable. Sara Forestier joue une bourgeoise dans Hell, de Bruno Chiche. Nuits blanches, amour fusionnel avec Nicolas Duvauchelle et paradis artificiels happent l'héroïne dès les premières minutes de cette adaptation du best-seller de Lolita Pille. La vraie Sara ne mange pas de ce pain-là. Son régime, c'est plutôt verveine infusée, salade verte et fromage, que cette jeune personne bien élevée demande la permission de manger devant vous.
« Avec Nicolas Duvauchelle et Bruno Chiche, on a fait le tour des boîtes branchées pour préparer les personnages, se souvient-elle. Ce n'est pas du tout mon truc ! » Cette description d'une jeunesse perdue a pourtant trouvé un écho chez l'actrice de 19 ans. « Les jeunes manquent de repères spirituels alors ils se réfugient dans la consommation, dit-elle. S'il est à la mode de brocarder les religions, je crois qu'il vaudrait mieux souligner les valeurs d'amour qu'elles transmettent. » Elle s'interrompt. Et lance : « Moi, au moins, j'ai la chance d'avoir le cinéma ! » Cet amour, le septième Art le lui rend bien, qui ne cesse de la faire tourner depuis son César du meilleur espoir féminin, reçu pour L'Esquive l'an dernier. « J'ai montré la sculpture aux gosses de mon immeuble puis je l'ai posée sur une étagère, dans mon bureau. Quand mon regard tombe dessus, ça me fait chaud au coeur, ça me booste ! » Elle est comme ça, Sara : un mélange détonnant de naïveté, de franchise et de détermination. Son métier l'habite tellement qu'elle a délaissé le football qu'elle adorait, enfant. « Ce n'est pas que je n'ai pas de temps, juste que j'ai du mal à fixer mon attention sur autre chose que mon métier. »
Quand elle ne joue pas, elle écrit. Elle a déjà réalisé deux courts-métrages et planche sur un scénario de long. Elle vient aussi de se faire tuer dans Le Parfum, de Tom Tykwer d'après le roman Patrick Süskind, où elle n'apparaît que deux minutes avant de tomber sous les coups du maniaque. « Je suis ravie d'essayer des choses nouvelles car je n'ai pas de plan de carrière. Quand on me demande comment je me vois dans dix ans, je réponds toujours que je ne suis pas Madame Soleil ! »
Caroline Vié