Les associations de victimes du Mediator s'inquiètent des indemnisations
SANTÉ•lles se retrouvent ce mardi après-midi...Vincent Vantighem
«Cinq millions de Français en ont pris. Trente mille pourraient en souffrir. Deux mille en mourir. Ca fait du monde...» Président de l’Association des victimes de l’Isoméride et du Mediator (Avim), Dominique Courtois n’y va pas par quatre chemins quand il s’agit d’évoquer l’indemnisation des victimes du médicament anti-diabétique. Mardi à 16h, il doit retrouver, avec les autres associations, Xavier Bertrand pour évoquer le sujet. «Il doit y avoir et il y aura indemnisation», leur a en effet promis le ministre de la Santé, ce week-end. Mais cela risque de prendre un peu de temps.
«On se méfie tous des experts!»
Les associations semblent d’accord sur un point: ce n’est pas l’Etat qui doit indemniser les victimes. «Cela reviendrait à faire payer les contribuables et donc les victimes elles-mêmes, poursuit Dominique Courtois. Ca n’a aucun sens. Il faut que ce soit le laboratoire Servier qui paye!» Sauf qu’en attendant sa première citation à comparaître pour «tromperie sur la marchandise» le 11 février prochain à Nanterre, le laboratoire n’est coupable de rien. Difficile donc de lui faire assumer cette responsabilité. D’autant que «c’est un dossier qui va coûter plusieurs milliards d’euros, assure Jean-Marie Le Guen, député responsable de la Santé au PS. L’Etat doit prendre en charge les victimes et ensuite se retourner contre Servier.» Reste à savoir sur quels critères. L’Office d’indemnisation des accidents médicaux traite déjà 3.000 cas par an. «Il risque vite d’être débordé», confirme une source proche du dossier. «Il faut plutôt étudier les cas sur dossier comme pour l’amiante, réclame Dominique Courtois. L’expertise médicale de chacun serait trop longue. Et maintenant, on se méfie tous des experts.»