CINEMA«Somewhere»: L'envers paumé de l'usine à rêves

«Somewhere»: L'envers paumé de l'usine à rêves

CINEMASofia Coppola décrit la vie d'une star déboussolée...
Caroline Vié

Caroline Vié

Il y a eu les gamines paumées dans l'Amérique profonde de Virgin Suicides (1999), le duo déboussolé dans Tokyo de Lost in Translation (2003) et la souveraine perdue dans Versailles de Marie-Antoinette (2006).

Avec Some­where, Lion d'or au Festival de Venise, Sofia Coppola poursuit son exploration psychologique d'individus largués dans un milieu hostile. Cette fois, la réalisatrice braque sa caméra sur un acteur qui traîne son désœuvrement du célèbre Chateau Marmont, hôtel de luxe de Los Angeles, à un palace italien. Accompagné un peu partout de sa fille, âgée de 11 ans.

Une solitude chaotique

«Je parle d'un monde que je connais bien, mais j'estime que le mal-être que je décris est universel», déclare Sofia Coppola. La fille du réalisateur du Parrain n'a pas son pareil pour décrire la solitude d'un garçon à l'emploi du temps chaotique que ses conquêtes d'un soir ne comblent pas. «Pour mon premier portrait d'homme, j'ai voulu insister sur ses rapports avec sa fille. Celle-ci va lui apporter une stabilité inattendue.»

Stephen Dorff, touchant en grand enfant, trouve une partenaire craquante en Elle Fanning, bambine au regard profond. Leur bonheur de partager une glace ou de gratter ensemble la guitare d'un jeu vidéo réjouit à la façon d'un rayon de soleil dans l'univers artificiel que la cinéaste décrit avec acuité.

La bande-annonce: