Ils sont si parfaits qu'on a envie de leur ressembler et d'adopter tous les produits qui les rendent si branchés. Dans La Famille Jones, Derrick Borte s'amuse à imaginer comment un couple apparemment idéal et leurs deux enfants influencent les achats d'une petite communauté rangée.

LA FAMILLE JONES : BANDE-ANNONCE VF HD

« Je me suis contenté d'exagérer une réalité où l'on aime imiter ceux qui semblent avoir réussi leur vie », précise le réalisateur, un ex-fils de pub qui a donc étudié son sujet à la source.

Une fin moins happy pour la France
Demi Moore et David Duchovny mènent la danse de ses pubards sur pattes dont le monde fabriqué fait rêver des banlieusards trop vite ruinés par des achats inconsidérés. « Ils projettent une image irréaliste du rêve américain qui fascine encore bien des gens », dit le cinéaste. Cosmétiques, vêtements, électroménager… tout symbolise le succès pour ces Américains aisés, « mais je suis persuadé que ce système fonctionnerait aussi ailleurs, insiste Borte. La mondialisation est passée par là ! »

Présent au festival de Deauville pour y défendre sa charge contre la société de consommation, le réalisateur a été sérieusement tancé par la presse qui appréciait davantage son humour vachard qu'un happy end artificiel imposé par la production. Les critiques ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd, car un nouveau dénouement « plus proche de la mentalité européenne » a été ajouté à la version qui sort en France.

« Aux Etats-Unis, j'ai été victime d'un phénomène de marketing, ce qui est assez ironique quand on voit le sujet du film, confie Borte. Le problème vient souvent du fait que les financiers sous-estiment l'intelligence des con­som­ma­teurs. » Aux spectateurs de lui donner raison en plébiscitant La Famille Jones.