CINEMALes héros ne sont rien sans leurs acolytes

Les héros ne sont rien sans leurs acolytes

CINEMADans Shrek, le personnage le plus important, c'est qui?...
Le Chat Potté, dans Shrek 4, «Il Etait une fin»
Le Chat Potté, dans Shrek 4, «Il Etait une fin» - DR
Charlotte Pudlowski

Charlotte Pudlowski

Que serait Shrek, tout seul? Un ogre avec la voix d’Alain Chabat, rien de plus. Tandis que flanqués du Chat Potté et de l’Âne, tout prend sens. Sans eux, il ne parviendrait peut-être même pas à séduire Fiona (sa femme ogresse) ni à mener ses quêtes à bien. Ce sont des sidekick en anglais, des acolytes, qui permettent aux héros d’accomplir leurs missions sans problème – et sans ennui pour les spectateurs.

Le succès des sidekicks

Ces acolytes sont cruciaux pour compléter l’univers d’un héros, et le héros lui-même. Tous les attributs qui ne peuvent être donnés au personnage principal –par définition un héros ne peut être fourbe, ridicule, etc. - sont refourgués à ses compagnons. Le récit peut ainsi jouer sur toutes les tonalités. Dans les films d’animation, ces sidekicks permettent aussi de jouer sur le thème de l’amitié, si important pour les enfants, et de susciter des dialogues lors des voyages d’apprentissage (dans le far-west pour Fievel, à la guerre pour Mulan, dans les souks pour Aladdin…). Les acolytes sont tellement nécessaires que pas un personnage de dessin animé grand public n’est seul: Aladdin a Abu, Mulan a son dragon Mushu, Woody le cow-boy a Buzz l’Eclair dans Toy Story



Les acolytes de héros finissent par séduire les spectateurs au point de constituer à eux seuls une trame suffisante. C’est ainsi qu’ils peuvent ensuite avoir leurs propres films, dont ils deviennent les héros. C’est le cas du Chat Potté. Si les films Shrek sont terminés, le Chat Potté continue son aventure en solo: son film doit sortir en 2011. Timon et Pumba, les compagnons de Simba dans Le Roi Lion, avaient eu droit au même privilège. Le succès, parfois inattendu, de ces personnages est dû au simple fait que n’étant pas des héros, ils ont droit d’avoir des défauts. Ils sont donc moins lisses, suscitent plus de blagues, et provoquent donc plus de buzz, comme le Chat Potté..

Les règles du parfait sidekick

Évidemment, tout le monde ne peut pas être un sidekick idéal… Il y a certaines règles. La taille par exemple. Un sidekick ne peut pas ressembler au héros; ce doit être un autre type d’animal si le héros est déjà un animal (Timothy, acoloyte de Dumbo) et surtout d’une autre taille (comme Wilbur l’albatros dans Bernard et Bianca). Si le sidekick était trop semblable au héros, son retrait serait injustice. S’ils ne sont pas comparables, la question ne se pose pas. Et si le héros est un humain, son sidekick sera un animal (Pocahontas avec Fleet et Miko) ou l'inverse (Jenny dans Oliver et Compagnie). Ces règles permettent au sidekick de servir le héros, sans être de simples faire-valoir.





Les acolytes ne sont rien sans leurs acolytes

Le plus souvent, la loi veut enfin que le sidekick ait lui-même, dès le départ, un compagnon de sa sorte, pour ne pas être jaloux lorsque le héros/l’héroïne trouve l’amour, ou qu’il en trouve un au long de l’intrigue. Par exemple, si Abu ne trouve pas l’amour, il devient très copain avec Carpette (le tapis volant) et le génie, sans oublier Rajah, l’acolyte de Jasmine. Ou alors Baloo et Baghera sont déjà par pair dans Le Livre de la Jungle, comme Fleur et Panpan dans Bambi. Il peut s’agir de paires peu assorties mais attendrissantes, comme Sébastien et Polochon dans La Petite Sirène. Ou de couples peu assortis qui se réajustent à la fin, comme Big Ben et Lumière dans la Belle et la Bête, qui trouvent eux-mêmes l’amour à la fin de la version Disney.





Le cas Clochette

L’acolyte de Peter Pan, Clochette, reste un cas complexe. Déjà, c’est une fille et les acolytes sont très rarement du sexe féminin. Surtout, c’est une acolyte jalouse (Julia Roberts l’incarne très bien dans le film Hook avec Dustin Hoffman et Robin Williams), qui joue d’abord le rôle positif d’acolyte, mais nuit aussi au héros, puisqu’elle révèle à un moment donné la cachette de Peter à Crochet. Néanmoins, on peut considérer que de toute façon, Peter Pan ne répond pas aux règles classiques du film d’animation, puisque c’est un dessin animé freudien: éveil de la sexualité chez Wendy, complexe d’oedipe de Peter qui recherche la mère. Et même pas un baiser à la fin: Wendy retourne chez ses parents.

>> Et vous quel est votre acolyte favori? Et surtout, dites nous si pour vous, le Génie dans Aladin est un sidekick?