Ses toutes petites infidélités justifiées par Sylvain Chomet
« Lui seul peut transposer L'Illusionniste sans le trahir », estimait la fille de Jacques Tati avant de mourir. Sylvain Chomet a pourtant « réinterprété 30 % du script » ...Stéphane Leblanc
« Lui seul peut transposer L'Illusionniste sans le trahir », estimait la fille de Jacques Tati avant de mourir. Sylvain Chomet a pourtant « réinterprété 30 % du script » que lui avait confié Sophie Tatischeff. Avec la bénédiction d'une famille qui estime qu'un artiste « doit pouvoir s'emparer de son sujet ».
Dans le script, l'illusionniste n'avait pas de nom. Sylvain Chomet a préféré l'appeler Tatischeff plutôt que Hulot, « car l'histoire est autobiographique ». Tati aussi a débuté dans le music-hall, comme mime d'événements sportifs, avant de s'imposer au cinéma.
L'illusionniste faisait apparaître des poules de son chapeau. « Mais comment s'attacher à des poules ? demande Chomet : ça pue, ça chie partout. Les remplacer par un lapin est cliché. Sauf si on le rend schizophrène et carnivore. »
Sylvain Chomet a inventé le clown alcoolique et le ventriloque qui ne parle qu'avec sa marionnette « pour montrer que d'autres sont plus mal en point ».
L'illusionniste partait de Londres pour se rendre à Paris, puis à Prague. « Il m'a semblé plus logique de le faire voyager au contraire de Paris à Londres, où le rock était en train de naître, puis de le faire monter jusqu'à cette extrémité du monde qu'est Edimbourg. »
« Les magiciens n'existent pas. » Cette réplique du film devrait devenir culte. « Elle était déjà dans le script », concède Sylvain Chomet. Preuve qu'il n'a pas tout inventé.