Cannes 2010: «Le nom des gens» se fait connaître
CINEMA•La Semaine de la Critique a plébiscité le film de Michel Leclerc...Caroline Vié
De notre envoyée spéciale à Cannes
Les sections parallèles réservent souvent d’excellentes surprises. C’est le cas pour Le nom des gens, réalisé par Michel Leclerc, qui a reçu un accueil triomphal à la Semaine de la Critique et qui devrait connaître un beau succès à sa sortie.
Cette comédie tendre et frappadingue sur un couple délirant interprété par Jacques Gamblin et Sara Forestier offrait une cerise sur le gâteau en la personne de Lionel Jospin, épatant dans son propre rôle. Actrice, réalisateur et producteur ont raconté à 20 minutes leur expérience à la Semaine de la Critique.
Sara Forestier, actrice
«C’est jouissif de présentter un film à la Semaine de la Critique parce que je sais ce que c’est de jouer dans un film porté par la presse (Sara Forestier a fait ses débuts dans L’Esquive d’Abdellatif Kechiche). Je connais l’importance de la critique dans la carrière d’un long métrage. Je suis très heureuse de présenter un film dans cette section pour la première fois que je suis officiellement invitée à Cannes. La projection publique était géniale car les rires fusaient, et ils n’avaient rien de gras, ni de mécanique. On pouvait même entendre parfois des rires de jubilation. On sentait aussi l’émotion dans la salle, dans de longs moments de silence où le public retenait son souffle. La fragilité de mon personnage m’avait destabilisée la première fois que j’ai vu le film seule. Je me suis sentie beaucoup mieux dans une salle pleine. La présence des spectateurs m’a permis de profiter et d’aimer le film sans me sentir trop impliquée. C’était merveilleux.»
Michel Leclerc, réalisateur
«C’était extraordinaire que Lionel Jospin soit dans la salle pour la première. Il a accepté de venir à Cannes avec une grande simplicité, mais il avait peur de voler la vedette au film. Il ne voulait pas que Le nom des autres devienne le "film dans lequel joue Jospin". Cela l’inquiétait d’ailleurs aussi au moment du tournage. Sentir la salle vibrer au moment de son apparition a vraiment été magique. Et le plaisir de présenter une comédie à la Semaine de la Critique, qui défend un cinéma intelligent et exigeant, m’a comblé. On se dit d’un seul coup qu’on ne s’est pas trompé de carrière. Je garderai un souvenir ému de cette soirée.»
Antoine Rein, producteur
«La Semaine, c’est épatant pour un producteur parce que votre film est connu d’un seul coup dans le monde entier, ce qui fait économiser un temps précieux en démarches. L’an dernier, j’avais présenté Rien de personnel de Mathieu Gokalp et je me suis rendu compte de l’impact qu’avait cette section parallèle sur la carrière d’un film. Etre soutenu par la critique braque immédiatement un projecteur sur ce que vous faites en garantissant une qualité qui attire l’attention des spectateurs, des exploitants et des acheteurs.»