« Couleurs de l’incendie » : Benoît Poelvoorde aime bien sa « moustache de crapule » et sa « petite tête de salaud »
SALAUD•Benoît Poelvoorde trouve un rôle de petit chef comme il les adore dans « Couleurs de l’incendie » de Clovis Cornillac en salle ce mercrediCaroline Vié
L'essentiel
- Benoît Poelvoorde incarne un banquier qui ruine l’héroïne de « Couleurs de l’incendie » jouée par Léa Drucker.
- Clovis Cornillac lui a confié un rôle de méchant à sa mesure dans cette suite de « Au revoir là-haut » d’après le roman de Pierre Lemaitre.
- L’acteur belge est irrésistible dans la peau d’un être odieux et revanchard.
Il est odieux Benoît Poelvoorde dans Couleurs de l’incendie de Clovis Cornillac et il en est fier ! « J’ai toujours eu du goût pour ces personnages de petits chefs » confie-t-il à 20 Minutes. Cette suite d’Au revoir là-haut, inspirée du roman de Pierre Lemaitre, lui donne l’occasion de satisfaire pleinement sa passion pour les rôles de salaud.
Econduit par une belle héritière, cet homme jaloux la mène à la ruine mais c’est sans compter l’ingéniosité de la belle pour se venger de cet être sans scrupule. « Je ne le trouve pas si méchant, explique Benoît Poelvoorde mais il est étonnant de voir ce qu’on peut faire par amour ou par manque d’amour. »
Un rôle de composition
Epaulé par un politicien cupide (Olivier Gourmet), ce financier a des rêves de grandeur qui vont le conduire à sa perte pour la plus grande joie d’un spectateur qui adore détester ce personnage insupportable. « Clovis Cornillac voulait donner un côté humoristique à ce type », insiste l’acteur qui a soigné son apparence pour l’incarner. « Avec ma petite moustache de crapule, ma petite tête de salaud et mon manche dans le fondement, j’ai créé ce qu’il devait être. » Pour autant, Benoît Poelvoorde n’a pas perdu de temps en préparation. « Je suis un instinctif, précise-t-il. Le plus dur pour moi a été de m’habituer au texte qui est très littéraire. »
Il est aussi inquiétant qu’irrésistible quand on le voit tirer une petite langue rose à l’occasion de la présentation d’une invention ou quand il malmène ses employés. « Je me suis demandé si je serais capable de me conduire de façon aussi atroce, reconnaît-il. Et, comme j’ai répondu « non » à cette question, j’en déduis qu’il s’agit pour moi d’un rôle de composition. » Sa jubilation palpable pour donner corps à ce sale type apporte un vrai relief au film comme aux actions que mijotent l’héroïne et son chauffeur amant joué par Clovis Cornillac lui-même. On pense à Louis de Funès devant ses crises de fureur provoquant le rire et le malaise. « De Funès est l’un de mes dieux, donc je le prends pour un compliment », dit-il.
Un collabo qui fait peur
Benoît Poelvoorde se plaît tellement aux rôles de salopard qu’il n’en a pas fini avec eux. « C’est gai à jouer ce genre de chose et je rêve qu’on me confie maintenant un rôle de collabo sec et froid qui fait vraiment peur. » Voilà de qui donner du grain à moudre aux cinéastes après sa prestation réjouissante dans Couleurs de l’incendie.
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