CINEMATim Burton et son «Alice» émerveillent

Tim Burton et son «Alice» émerveillent

CINEMALe cinéaste américain signe une adaptation sublime du classique de la littérature jeunesse...
Caroline Vié

Caroline Vié

La rencontre entre l'écrivain Lewis ­Carroll et le cinéaste Tim Burton était des plus attendues. Résultat, Alice au pays des merveilles, en salle aujourd'hui en versions 2D et 3D, tient parfaitement ses promesses en offrant la somme des talents de deux artistes visionnaires. «Je me sens proche de l'univers de ­Carroll [1832-1898] dans la façon dont il révèle les peurs et les bonheurs de l'enfance», explique Tim Burton. Dans son film, Alice, 19 printemps lumineux, retourne dans le monde fantastique de ses jeunes années pour y affronter la Reine rouge, férue de décapitation.

Une beauté à couper le souffle

Par son casting, Alice a un petit côté «film de famille». «Tim m'offre toujours des personnages de méchantes délectables», avoue Helena Bonham Carter, souveraine carmin à la tête surdimensionnée. «Les sorcières sont les meil­leures», avoue Burton enchanté de donner ce rôle à sa compagne. Le Chapelier fou n'est autre qu'un Johnny Depp déjanté, complice du réalisateur depuis Edward aux mains d'argent (1990). Mais la comparaison avec les souvenirs de vacances de nos parents s'arrête là.

Alice version Burton est avant tout un enchantement visuel d'une beauté à couper le souffle. «J'aurais eu honte de trahir Carroll», déclare le cinéaste. Face à ceux qui prétendent que son scénario est trop sage, il s'insurge: «On m'a reproché toute ma vie d'être différent et maintenant, on m'en veut en prétendant que je suis rentré dans le moule!»

Une gentille décalée

Le monde de L'Etrange Noël de Monsieur Jack n'est pourtant pas loin dans ce conte dont le relief, dans sa version 3D, accentue la magie. Alice (Mia Wasikow­ska) fait des rencontres inquiétantes, saute sur les têtes des victimes de sa rivale, joue avec un chat du Cheshire au sourire carnassier et affronte un mon­stre cauchemardesque. Même la «gentille» est décalée. «Je me suis amusée à imaginer que la Reine blanche évoluait dans une parodie de publicité», s'amuse la comédienne Anne Hathaway.

Mais Alice ne se réduit pas à un beau livre d'images. L'histoire de cette héroïne qui apprend à être elle-même en trouvant refuge dans un monde fantasmé fait écho à l'univers loufoque que Tim Burton s'est construit ado avant de l'imposer à Holly­wood. «Alice est une figure moderne, un vrai modèle pour les filles d'aujourd'hui parce qu'elle vainc sa peur.» C'est aussi sa force que d'avoir su concilier l'individuel et l'universel


Alice au pays des merveilles

Dérivés jeux et bD

Des jeux vidéo (sur PC, Wii et DS) et des bandes dessinées prolongent le voyage au pays des merveilles. Leah Moore, la fille de l'auteur de Watchmen, s'attaque notamment au mythe de Lewis Carroll (éd. Soleil).