INTERVIEWMaggie Gyllenhaal: «Acteur ou pas, cela fait partie du rôle de chaque être humain de s'impliquer»

Maggie Gyllenhaal: «Acteur ou pas, cela fait partie du rôle de chaque être humain de s'impliquer»

INTERVIEWLa sœur de Jake parle engagement social, politique et maternité...
L'actrice Maggie Gyllenhaal, le 21 juillet 2008
L'actrice Maggie Gyllenhaal, le 21 juillet 2008 - REUTERS/T.MELVILLE
Propos recueillis par Philippe Berry

Propos recueillis par Philippe Berry

De notre correspondant à Los Angeles
Le printemps sera chargé pour Maggie Gyllenhaal sur les écrans français. Crazy Heart, dans lequel elle aide un chanteur de country fracassé (Jeff Bridges, Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique) sur le chemin de la rédemption, sortira le 3 mars. Dans Nanny McPhee et le Big Bang (30 mars), elle incarne une mère de famille sauvée par les pouvoirs magiques de la super nounou Emma Thompson. Capable comme nulle autre de faire le grand écart entre le film indépendant (La secrétaire) et les blockbusters (Batman: the Dark Knight), elle a profité des Golden Globes pour appeler les Américains à se mobiliser pour Haïti et mettre sa robe aux enchères. 20minutes.fr l'a rencontrée au Four Seasons, à Los Angeles. Entretien, plongé dans ses yeux bleu électrique.
Crazy Heart
Le printemps sera chargé pour Maggie Gyllenhaal sur les écrans français. Crazy Heart, dans lequel elle aide un chanteur de country fracassé (Jeff Bridges, Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique) sur le chemin de la rédemption, sortira le 3 mars. Dans Nanny McPhee et le Big Bang (30 mars), elle incarne une mère de famille sauvée par les pouvoirs magiques de la super nounou Emma Thompson. Capable comme nulle autre de faire le grand écart entre le film indépendant (La secrétaire) et les blockbusters (Batman: the Dark Knight), elle a profité des Golden Globes pour appeler les Américains à se mobiliser pour Haïti et mettre sa robe aux enchères. 20minutes.fr l'a rencontrée au Four Seasons, à Los Angeles. Entretien, plongé dans ses yeux bleu électrique.
Nanny McPhee et le Big Bang
Le printemps sera chargé pour Maggie Gyllenhaal sur les écrans français. Crazy Heart, dans lequel elle aide un chanteur de country fracassé (Jeff Bridges, Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique) sur le chemin de la rédemption, sortira le 3 mars. Dans Nanny McPhee et le Big Bang (30 mars), elle incarne une mère de famille sauvée par les pouvoirs magiques de la super nounou Emma Thompson. Capable comme nulle autre de faire le grand écart entre le film indépendant (La secrétaire) et les blockbusters (Batman: the Dark Knight), elle a profité des Golden Globes pour appeler les Américains à se mobiliser pour Haïti et mettre sa robe aux enchères. 20minutes.fr l'a rencontrée au Four Seasons, à Los Angeles. Entretien, plongé dans ses yeux bleu électrique.
Vous faites partie des acteurs «engagés». Comment cela a-t-il commencé?
Ma mère était très impliquée politiquement et socialement. Mon père aussi, plus récemment. Ils nous ont appris, à Jake et moi, que de prêter attention faisait partie de nos responsabilités d'être humain. Peu importe que l'on soit un acteur ou un anonyme.
Engagement social et red carpet, c'est moralement conciliable?
Certains ne comprennent pas que des célébrités s'engagent politiquement ou soutiennent des causes. Mais c'est votre devoir de le faire, particulièrement si l'on met un micro devant vous. Sensibilisez les gens, incitez-les à se mobiliser. Le danger, c'est parfois de ne faire que prêter son nom et de se dire qu'on en a assez fait. Le vrai défi, c'est de donner du temps, de l'argent, de la sueur. Et pas que quand les caméras sont là. Les deux ne sont pas inconciliables. Dans une soirée comme les Golden Globes, on ne pourrait pas se regarder dans la glace si on fermait les yeux sur ce qui se passe ailleurs. Peu importe que vous gagniez des millions ou presque rien. On peut toujours se faire saigner un peu, chacun à son échelle.
Comment choisissez-vous une cause à défendre?
Déjà avant le tremblement de terre en Haïti, je me suis engagée avec Partners in Health, fondé par le docteur Paul Farmer. Il est incroyable. Ils font un travail de longue haleine, affrontent des problèmes médicaux majeurs, de la tuberculose au sida. Mais surtout, même s'il y en a parfois besoin, l'idée est de ne pas simplement débarquer avec des gros bateaux et des pansements et de créer une dépendance dans ces pays. Il faut aussi peser sur la politique locale, s'attaquer aux problèmes à la racine.
Partners in Health
Déjà avant le tremblement de terre en Haïti, je me suis engagée avec Partners in Health, fondé par le docteur Paul Farmer. Il est incroyable. Ils font un travail de longue haleine, affrontent des problèmes médicaux majeurs, de la tuberculose au sida. Mais surtout, même s'il y en a parfois besoin, l'idée est de ne pas simplement débarquer avec des gros bateaux et des pansements et de créer une dépendance dans ces pays. Il faut aussi peser sur la politique locale, s'attaquer aux problèmes à la racine.
Paul Farmer
Déjà avant le tremblement de terre en Haïti, je me suis engagée avec Partners in Health, fondé par le docteur Paul Farmer. Il est incroyable. Ils font un travail de longue haleine, affrontent des problèmes médicaux majeurs, de la tuberculose au sida. Mais surtout, même s'il y en a parfois besoin, l'idée est de ne pas simplement débarquer avec des gros bateaux et des pansements et de créer une dépendance dans ces pays. Il faut aussi peser sur la politique locale, s'attaquer aux problèmes à la racine.
Vous faisiez partie des soutiens d'Obama. Il a reconnu qu'il avait peut-être perdu le contact avec chaque Américain. Vous attendiez plus de lui?
Cela ne fait qu'un an, je préfère réserver mon jugement. Je ne suis pas satisfaite à 100%, mais je ne vais pas le laisser tomber. Je suis toujours derrière lui. Mon père doit être plus à gauche que Trotsky. Il vous dirait qu'en tant que grand-père qui n'a plus rien à perdre, c'est son rôle de de faire pencher le centre vers la gauche, pas le mien.
Votre fille, Ramona, a 3 ans. Vous avez souvent dit qu'être mère a changé Maggie Gyllenhaal la femme, mais aussi l'actrice. En quoi?
Dans Nanny McPhee, mon personnage est débordée. Elle essaie de faire au mieux, d'être une mère de famille, de travailler. Heureusement, dans la vie, j'ai l'aide de Peter (Sarsgaard, son mari). Sur le tournage, en Angleterre, il était avec moi et s'occupait beaucoup de Ramona. Devenir mère, c'est réaliser que c'est OK de ne pas essayer en permanence d'être parfaite. Ça m'a ouvert le coeur. J'expose plus facilement mes failles dans les rôles. J'ai grandi.
Sarsgaard, son mari
Dans Nanny McPhee, mon personnage est débordée. Elle essaie de faire au mieux, d'être une mère de famille, de travailler. Heureusement, dans la vie, j'ai l'aide de Peter (Sarsgaard, son mari). Sur le tournage, en Angleterre, il était avec moi et s'occupait beaucoup de Ramona. Devenir mère, c'est réaliser que c'est OK de ne pas essayer en permanence d'être parfaite. Ça m'a ouvert le coeur. J'expose plus facilement mes failles dans les rôles. J'ai grandi.