CINEMAYvan Attal, prisonnier de sa condition dans « Rapt »

Yvan Attal, prisonnier de sa condition dans « Rapt »

CINEMALe comédien français s'est jeté corps et âme dans le nouveau film de Lucas Belvaux...
Caroline Vié

Caroline Vié

Yvan Attal ne s'est pas ménagé pour «Rapt». Lucas Belvaux le fait passer par des transformations physiques impressionnantes dans le rôle d'un homme d'affaires tiré à quatre épingles, transformé en bête famélique au gré d'une captivité à rebondissements.

Un scénario librement inspiré de l'histoire du baron Empain, homme d'affaires belge qui passa soixante-trois jours en captivité en 1978. Le cinéaste raconte les épreuves que va subir son héros, maltraité par ses ravisseurs, puis renié par ses proches.

La barbarie des kinappeurs

La première partie du film montre l'horreur quotidienne d'une incarcération inhumaine. Le cinéaste y décrit avec acuité la barbarie de kidnappeurs encore plus inquiétants quand ils construisent une intimité factice avec leur victime. Si ce début a un léger goût de déjà-vu, il se révèle indispensable: son intensité renforce même l'impact du second acte où le businessman découvre que son intimité a fait les choux gras des journaux à scandale.

Il ne trouvera aucune compassion à son retour, certains allant jusqu'à le soupçonner d'avoir tout manigancé pour effacer ses dettes de jeu. «C'est l'histoire d'un homme qui a tout et qui se rend compte qu'il peut tout perdre d'une minute à l'autre», explique Lucas Belvaux. Ce constat cruel est servi par un Yvan Attal qui se révèle plus démuni face à ses filles que devant ses ravisseurs.