La vengeance est un plat glaçant
•Quand on passe quinze ans dans une pièce minuscule sans en comprendre les raisons, on en sort plein de rage. A peine libéré, le héros de Old Boy part à la recherche de celui qui l’a interné toutes ces années. Pourquoi tant de haine ? L’homme n’est pas au© 20 minutes
Quand on passe quinze ans dans une pièce minuscule sans en comprendre les raisons, on en sort plein de rage. A peine libéré, le héros de Old Boy part à la recherche de celui qui l’a interné toutes ces années. Pourquoi tant de haine ? L’homme n’est pas au bout de ses surprises. Ce film, chaudement plébiscité par Quentin Tarantino au point de rafler le grand prix du dernier Festival de Cannes, est signé d’un réalisateur peu connu en France : Park Chan-wook. Old Boy constitue pourtant déjà le second volet d’une trilogie sur la vengeance entamée avec Sympathy for Mr. Vengeance, sorti en DVD chez HK Vidéo. Park Chan-wook ne fait de cadeau ni à ses protagonistes, ni aux spectateurs, ni à son acteur principal, l’impressionnant Choi Min-shik, qu’il entraîne dans une enquête haletante. La force destructrice de ce dernier s’exprime dans des scènes d’une ahurissante violence, tant graphique que mentale : dents brisées à coups de marteau, langue découpée avec des ciseaux... Des sursauts de brutalité jamais gratuite et qui tranchent habilement avec la langueur monotone du début du film. La bande-son, où se succèdent valse, rock et techno, renforce l’impression de folie furieuse qui se dégage de cette oeuvre profondément originale, et qui a battu Matrix : Revolutions et Kill Bill : Vol. 1 au box-office sud-coréen. Park Chan-wook concède être influencé par le manga japonais et par Sergio Leone. Old Boy tire le meilleur parti de ces références orientales et occidentales. Ce film offre une expérience de cinéma puissante et rare, à réserver toutefois aux âmes fortes et aux coeurs bien accrochés. Caroline Vié