«Antichrist», huis clos qui pousse les limites
CRITIQUE•Lars Von Trier met parfaitement en scène Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe, dans un film néanmoins prétentieux...A Cannes, Stéphane Leblanc
Si vous avez manqué le début
Charlotte Gainsbourg et Willem Dafoe font l’amour dans la salle de bain, pendant ce temps, leur fils de 3 ans tombe par la fenêtre. S’ensuit une succession de chapitres alliant parfois simultanément psychanalyse, théologie, métaphysique, histoire médiévale, pornographie et cinéma sanglant…
Les têtes remarquables
Pas dur, ce film est un huis clos à deux acteurs: Willem Dafoe et Charlotte Gainsbourg, prêts pour une expérience de cinéma extrême. Un peu «limite», l’expérience…
Le plus
De jolis plans, bien mis en scène, une direction d’acteurs parfaite (qui pourrait valoir un prix à Charlotte Gainsbourg, qui se met à nu, dans tous les sens du terme, avec une audace inouïe), les scènes de sexe et de violence les plus crues (une éjaculation de sang, par exemple) sont parfois les plus drôles (mais est-ce volontaire?)
Le moins
Difficile d’avoir de l’empathie pour ces dingues! Le film est prétentieux. Et souvent pompeux. La dédicace finale à Tarkovsky est hors-sujet.
La réplique culte
Lui: -«Il faut enlever ce truc de ma jambe!»
Elle: -«Mais je ne trouve pas la clé!»
Charlotte Gainsbourg avait précédemment planté une énorme vis dans la jambe de Willem Dafoe et l’avait fixée avec un écrou.