Les dialogues pas si sages de «Comme une image»

Les dialogues pas si sages de «Comme une image»

Le premier film français en compétition, Comme une image, d’Agnès Jaoui, a ravi la Croisette, hier. On y retrouve la veine ironique qui faisait déjà le sel du Goût des autres. Son complice Jean-Pierre Bacri campe un écrivain célèbre devenu éditeur. Ce «
© 20 minutes

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Le premier film français en compétition, Comme une image, d’Agnès Jaoui, a ravi la Croisette, hier. On y retrouve la veine ironique qui faisait déjà le sel du Goût des autres. Son complice Jean-Pierre Bacri campe un écrivain célèbre devenu éditeur. Ce « tyran convenable et très ordinaire », comme l’acteur définit lui-même son personnage, est un monstre d’égoïsme, incapable d’entendre sa fille Lolita (Marilou Berry), adolescente boulotte qui rêve de devenir chanteuse pour se rendre intéressante à ses yeux. Les dialogues fusent. Drôles, comme lorsque la pauvrette fait les magasins et n’est « même pas sûre d’entrer dans la cabine ». Ou, plus subtil de violence induite, comme lorsque Lolita apparaît en costume de scène : « Oh, qu’elle est belle », s’écrit son père, s’adressant en fait à sa jeune épouse qui surgit au même moment. Par ses redoutables qualités d’écriture, Comme une image mériterait sans conteste un prix du scénario, mais la faiblesse du sous-titrage anglais en projection risque de lui porter préjudice. Stéphane Leblanc, à Cannes