« Je n'attire pas l'attention »
John MalkovichRecueilli par Caroline Vié- ©2008 20 minutes
John Malkovich
Acteur.
Qui est votre personnage ?
Un pasteur qui déclare la guerre à la corruption sous toutes ses formes, un type bien qui va essayer d'aider l'héroïne à récupérer son fils disparu, sans hésiter à déclarer la guerre aux autorités.
En tant que père,
avez-vous senti de l'empathie pour cette maman ?
Ce genre de choses fait très peur. Il n'y a rien de pire que de garder l'espoir que son enfant est vivant sans jamais savoir ce qu'il lui est arrivé. Je ne comprends pas pourquoi les journaux préfèrent mettre l'accent sur les « people », plutôt que de traiter des affaires aussi tragiques que la disparition d'un bambin.
Est-il difficile de tourner
avec une superstar
comme Angelina Jolie ?
On oublie immédiatement l'aspect médiatique d'Angelina lorsqu'on est sur un plateau avec elle. On ne voit plus que la grande comédienne qui a beaucoup travaillé son rôle et qui est prête à tout donner. C'est une actrice très sensible et raffinée. Il faut la laisser faire son boulot en paix.
Les paparazzis ne vous
ont pas trop pourri la vie ?
Je me demande comment Brad Pitt et elle tiennent le choc. J'ai la chance de ne pas attirer ce genre d'attention et j'en suis très heureux. Quand je vois avec quelle pugnacité certains journalistes m'interrogent sur leur vie de famille, ça me donne des frissons...
Vous ne supporteriez pas
ce type de pression ?
Certainement pas ! Je ne suis pas devenu acteur pour être célèbre, et je ne pourrais pas accepter qu'on me traque comme une bête curieuse. Les choses ont sérieusement empiré en quelques années. La fascination des gens pour les stars est devenue maladive.
Vous n'êtes donc le fan
de personne ?
J'ai une profonde admiration pour le travail de Clint Eastwood, mais je ne me suis pas passionné pour sa vie privée. Je voulais juste savoir s'il était un aussi grand cinéaste que je l'imaginais, et je n'ai pas été déçu.
Quel type de réalisateur
est-il ?
Gentil, lucide, très préparé. Jamais un mot plus haut que l'autre. C'était une expérience magnifique de travailler avec quelqu'un comme lui. Il n'a pas besoin de faire vivre ses acteurs dans le psychodrame pour obtenir ce qu'il veut. Il s'est débarrassé de toutes ces conneries d'ego.
Etes-vous conscient d'être
un sex-symbol en France ?
Je pense que c'est l'effet des Liaisons dangereuses, le film de Stephen Frears, dont on me parle très souvent. On m'a aussi demandé deux millions de fois ce que cela fait d'être « dans la peau de John Malkovich ». Je réponds toujours que c'est beaucoup plus complexe que ce que Spike Jonze raconte dans son film !